[Critique] Mibu Gishi Den T02

Fiche Technique

Titre original :  壬生義士伝
Scénario : Jirô Asada
Dessin : Takumi Nagayasu
Traduction : Alexandre Goy
Type : Seinen
Thème : Samuraï, drame
Date de sortie France : 19 avril 2023
Nombre de pages : 208
Éditeur France : Bragelonne/Mangetsu
Prépublication : Bessatsu Shounen Magazine
Origine : Japon
Nombre de tomes VO : 12 (en cours)
Nombre de tomes VF : 2
Prix : 8,95€
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Synopsis

Alors qu’il pleut toujours à verse, le patron du Kadoya continue de raconter l’histoire de son ancien compagnon d’armes, le mystérieux Kan’ichiro Yoshimura. Considéré comme l’homme le plus puissant du Shinsen Gumi par tous, il était néanmoins moqué par son propre bataillon, dans lequel son avarice était tournée en ridicule.

Mais pourquoi était-il aussi obsédé par l’argent ? Pourquoi était-il à ce point attaché à la vie ?

Un ryô est un ryô

Takekana et Yoshimura avaient été désignés exécuteurs. Leur rôle était de trancher la tête aux déserteurs après que ceux-ci se soient ouvert le ventre, afin d’abréger leurs souffrances et qu’ils aient en même temps une mort honorable. Si le condamné à la charge de Takekana s’acquitte de sa lourde tâche, ce n’est pas le cas d’Ishikawa, celui de Yoshimura, qui panique et refuse de mourir. Alors qu’il tente de s’enfuir, Yoshimura le poursuit, le stoppe en lui entaillant le dos et lui tranche la tête l’instant d’après. L’événement a eu lieu sous les yeux de tout le Shinsen Gumi, et a démontré à tous l’habileté au sabre du samurai.

Et ainsi, à la demande du journaliste présent dans son bar, Takekana continue de lui raconter les anecdotes les plus croustillantes sur son ancien camarade Yoshimura. De la traque des déserteurs au moment où celui-ci en deviendra un lui-même, le journaliste veut tout savoir, et le vieux Takekana raconte avec émotion des souvenirs vieux d’un demi-siècle…

À la manière d’un Chiruran, Mibu Gishi Den nous raconte l’histoire du fameux Shinsen Gumi par la bouche d’un ancien de ses soldats. Seulement, si le manga de Umemura et Hashimoto est un shonen qui glorifie des guerriers sans peur et sans reproche, nous avons affaire ici à un seinen bien plus réaliste, qui nous décrit les membres de cette milice comme des êtres humains, faillibles et avec leurs propres tourments. Deux visions très différentes de la même histoire, mais c’est aussi cette diversité qui fait la beauté du manga. Chaque auteur peut réinterpréter les événements à sa manière, raconter l’histoire qu’il a envie.

La plume de Jiro Asada nous conte avec précision les événements et nous décrit des personnages profondément humains, prisonniers d’un code d’honneur qu’ils ne trouvent pas toujours logique mais duquel ils ne peuvent s’échapper. Ainsi, l’obsession pour l’argent de Yoshimura et son attachement profond à la vie ont des causes, tout comme son engagement au Shinsen Gumi et sa désertion quand la milice a été éliminée.

Le trait de Takumi Nagayasu est ultra-réaliste, et excelle dans la représentation des émotions et des scènes de combat. Les décors sont exceptionnels, notamment les bâtiments, plus vrais que nature. La réunion de ces deux auteurs produit littéralement une œuvre d’art.

Mon avis

Ce second tome de Mibu Gishi Den corrige l’image de lâche de Yoshimura que l’on pouvait ressentir à la fin du premier tome. C’est son humanité qui est mise en avant, et la narration y est aussi remarquable que les illustrations. Il s’agit d’un manga littéralement magnifique en tout point, que je ne peux que vous recommander chaudement.

Nous remercions les Editions Bragelonne/Mangetsu pour l'envoi du livre.

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