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[Test] 35MM - Xbox

[Test] 35MM - Xbox
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35MM est l'histoire de deux hommes qui partent en "balade" avec leur appareil photo, leur opinel et leur lampe de poche, dans un monde délabré et déserté, où l’humanité n'est probablement plus l'espèce dominante.

Fiche technique :

  • Genre : Walking simulator, FPS, survie
  • Développeur : Sergey Noskov
  • Editeur : Sometimes You
  • Langues :Russe (sous titré en français)
  • Plateformes : Xbox One, PS4, Nintendo Switch
  • Testé sur : Xbox One S
  • Prix : 9,99 €
  • Version : 1.0.0.2
  • Taille : 3,93 Go
  • Date de sortie : 2 mars 2022
  • Disponibilité : Dématérialisé

 

Contexte

Sorti initialement sur PC il y a de cela bientôt 6 ans, 35MM, est enfin adapté sur Switch, Xbox et PS4/PS5 par Sometimes You, éditeur qui s’est notamment illustré pour ses portages de jeux sur PS Vita.

Ce titre énigmatique suit la grande lignée des “FPS presque sans arme” initiée par des jeux tels que : Amnesia, Outlast, Soma… et j’en passe (beaucoup).

35MM est développé par une toute petite équipe indépendante des pays de l’est (ici la Russie), pays de l’est dont de nombreux développeurs ont su prouver qu’ils étaient capables de monter des univers riches, détaillés, souvent sombres et très immersifs avec peu de moyens : Metro, Stalker, The Observer, Blair Witch, Layers of Fear ou Hollow n’en sont que les premiers exemples “connus” à me venir en tête.

D’autres titres de Sergey Noskov : In Rays of the Light et 7th Sector, ont d’ailleurs déjà prouvé que de ce côté là il dispose d’une expérience et d’un savoir-faire indéniables.

in rays of the light

In Rays of the Ligh, ici sur Switch. Une courte aventure où éclairages, scénario et immersion sont de premier plan (je vous le recommande).

 

Gros plan sur le menu

Dans 35MM, le ton est donné dès le menu avec une vue 3D où clair et obscur sont omniprésents. Un appareil photo argentique posé au sol au premier plan - probablement de l’ère soviétique - vole la vedette aux rayons de soleil tentant de percer la nuée de poussière qui danse lentement.

menu

On est déjà dans l’ambiance

 

Quelques paramètres proposent de modifier la langue des textes et sous-titres, ajuster des options de caméra et améliorer le confort visuel via des réglages de sensibilité, mouvements de tête, aberration chromatique et effet de blessure (flou et désaturation).

Les instructions, présentées sous forme d’une page déchirée de manuel papier, nous indiquent comment profiter pleinement du jeu et de ses contrôles.

contrôles

Il est maintenant temps de s’engager dans “Nouveau jeu” !

 

Ma cabane dans les bois.

Le point de départ de notre aventure est une petite maisonnette, entourée par la végétation, dans une plaine brumeuse. Une seule route s’en échappe mais pour l’instant notre première “mission” sera de découvrir les lieux.

Cabane

On s’attend presque à croiser Charles Ingalls.

 

Cet endroit sera témoin de nos premiers pas côté gameplay - somme toute assez classique - ainsi que notre découverte des possibilités d’intéractions qui sont assez intuitives. Si vous avez déjà joué à des jeux du genre qui mêlent vue à la première personne et recherche d’indices vous ne serez pas dépaysé.

Les mouvements sont plutôt réalistes, lents et le reflet d’une personne lambda… nous ne sommes certainement pas dans Quake 3 Arena, où la nervosité l’emporte sur… la contemplation (quoi que ?).

déplacer

Déplacer certains objets à la force du stick est faisable. Une fonctionnalité hélas assez peu mise à profit par la suite.

 

Parmi les premiers éléments que nous allons trouver dans les tiroirs et étagères, se trouve une paire de piles, utiles pour notre lampe de poche. Objet assez indispensable (elle se décharge peu à peu à l’usage, perd beaucoup en efficacité mais ne tombe jamais complètement en panne). D’autres objets viendront par la suite compléter notre “arsenal”.

carnet

Notre petit carnet matérialise l’inventaire qui est pour l’instant bien maigre : trousse de santé, rations de nourriture, piles, dégainer son appareil photo ou son couteau.

 

Un message apparaît de temps à autre en bas à gauche de l’écran pour nous guider ou nous faire découvrir les différentes fonctionnalités. Utile dans nos premiers pas comme plus tard si nous restons coincé face à une énigme.

 

En avant, marche !

Il est temps d’y aller. A l’inverse de l’aspect microscopique de notre petite visite d’inspection, nous passons à une échelle macroscopique. Le brouillard et les arbres à perte de vue donnent une impression d’immensité et une illusion d’open world qui sera confortée par le fait que nous allons marcher, beaucoup, et disposer d’une certaine liberté de mouvement.

mise en scène

La mise en scène ainsi que l’ambiance qui se dégagent à chaque instant sont très travaillées.

 

Qu’est il donc arrivé, pourquoi tout a donc été laissé en plan comme si tout le monde était parti précipitamment ? Routes, voitures, remorques, maisons, mais pas âme qui vive… On se croirait dans un épisode tardif de Walking Dead où nous semblons être les seuls survivants, sauf que les zombies n’ont pas été conviés à la fête.

murs tags

Des événements qui n’ont pas l’air si lointains.

 

Je ne suis pas seul

35MM ne tarde pas à nous extraire de notre vue à la première personne afin de nous dévoiler notre propre personnage et découvrir notre acolyte de “balade”. Qui est-il ? Qui suis-je ? Que faisons-nous ici ? Nous le saurons certainement bien assez tôt.

Le dialogue s’amorce lentement mais se trouve rapidement interrompu par la faune, toujours bien présente. Les événements nous obligent à trouver refuge à la hâte dans une grange, pourchassés par un ours.

dialogues

C’est à cet instant que l’on commence à véritablement découvrir les personnages et le contexte de cette dystopie.

 

dialogues

Une sombre histoire d’épidémie, de conflits… vraiment de la science-fiction…

 

Les dialogues continueront d’être saupoudrés (en russe, sous-titrés français) et deviendront le support idéal de la trame scénaristique jusqu’à la fin.

 

On prend les choses en main

Nous allons enfin réellement commencer à prendre l'aventure à bras le corps avec diverses quêtes qui viennent tout naturellement. Pour l’instant ce sera de fouiller le village qui entoure notre grange, découvrir des objets utiles mais également des coupures de presse, des photos… rapporter de la nourriture et de l’eau, histoire de ne pas dépérir.

ambiance

Une bonne ambiance lugubre au clair de lune

 

Notre acolyte aura régulièrement un rôle complémentaire dans l’avancée des quêtes et nous laissera tout le temps nécessaire pour faire notre part. Assez classique là aussi.

quêtes

Un travail de fourmi qui occupera les plus patients d’entre nous mais qui n’est nullement obligatoire pour avancer. Des indices peuvent être glissés “entre les lignes” afin de vous aider à déverrouiller quelques puzzles annexes.

 

L’inconscient nous rattrape

Les quelques périodes de sommeil (ou de perte de conscience) que nous vivrons nous transposeront sur la “Face B” de ce monde étrange, où l’on va revivre la survenue d’événements passés, tels des flashbacks. Notre personnage, seul cette fois, sera plongé dans divers songes étonnamment réels. Des lieux particuliers et hors du temps, que l’on pourra alors visiter avec une quasi totale liberté de mouvement, fouiller, trouver là encore des documents écrits et audio, écouter la radio, réaliser les actions qui mèneront éventuellement à la sortie.

reveil

Se “réveiller” seul dans un hôpital déserté avec des cadavres partout… Au moins ici ils restent tranquilles.

 

enquête

L’enquête se poursuit dans les rêves.

 

De nouveaux éléments de gameplay, utilisés de manière ponctuelle ou one shot, vont venir enrichir l’expérience. Ce sera par exemple l’occasion pour les plus jeunes d’entre vous d’utiliser pour la première fois un téléphone à cadran, apprendre à composer un numéro de téléphone à l’ancienne. Plutôt inhabituel dans un jeu vidéo.

numéros

Purée mais pourquoi j’ai pas noté les noms à côté des numéros :(

 

Un long périple

Alors que les épisodes inconscients prennent place dans des lieux assez confinés, 35 MM va nous donner le loisir de parcourir de très longues distances dans la réalité. Si cela se fera régulièrement à pied, d’autres moyens s’offriront à nous. Parfois nous serons aux commandes de notre destin, parfois nous n’en serons que les “passagers”.

draisine

Après avoir récupéré de l’essence et remis en état de marche une draisine, nous nous aiguillons vers notre prochaine étape. Mais quel chemin choisir ? Pourquoi pas les deux !

 

Ce périple nous conduira dans des endroits plus magnifiques les uns que les autres, à la rencontre de nouveaux paysages de campagne, de ville, dans les hauteurs comme les profondeurs.

magnifique

D’ailleurs, nous ne sommes peut-être pas si seuls que ça.

 

Comme les indices et les dialogues le martèlent régulièrement, maintenant c’est la loi du plus fort qui est en vigueur et il va falloir se méfier des rencontres pas forcément bonnes ni pacifiques.

qte

Quelques séquences de QTE mettront à mal nos réflexes… ainsi que notre patience.

 

Une des mécaniques de gameplay, de type QTE (heureusement rare), ne donnent aucune indication visuelle afin de savoir si ce que nous faisons est correct. Faut-il appuyer sur le bouton ? le spammer ? ai-je appuyé au bon moment ? Ah mince je suis KO on recommence :(.

 

Fuite en avant

La balade se transformant rapidement en quelque chose de beaucoup moins bucolique, 35MM sera marqué par la bascule progressive d’un walking simulator vers un FPS, avec des options offensives plus larges mises à disposition dans le gameplay à mesure que le danger augmente.

flingue

Visiblement la plupart de ceux qui ne sont pas mort en veulent à votre vie. attention les balles sont aussi précieuses et rares que des McDo encore ouverts.

 

Cela commence par une première arme à feu mais également des équipements de corps à corps afin de faciliter la progression et l’ouverture de portes récalcitrantes.

hache

On va se servir de ce que l’on a sous la main. J’ai jamais été bon bûcheron de toute façon.

 

L’aspect survie est premièrement lié à notre niveau de santé qui se dégrade avec les coups, les blessures et les balles. Retrouver la forme nécessitera l’utilisation de medkits (assez rares à trouver eux aussi). Il faudra également éviter les pièges disposés un peu partout. Comme dans la saga Metro, certains pas de porte se sont vu équipés d’un fil de nylon relié à une charge explosive… Et des portes on va en ouvrir !

La nourriture vous aidera à remonter votre glycémie qui descend régulièrement, et plus encore si vous courez un marathon. Aucune jauge n’est présente à l’écran mais celui-ci est gagné par le flou à sa périphérie et les couleurs déjà peu criardes deviennent de plus en plus fades. Vous vous essoufflez également plus vite, car oui dans 35MM on ne peut courir indéfiniment sans conséquences, comme en vrai quoi.

survie

Faut vraiment que je prenne une vitamine C là… ou juste un pâté de campagne aux olives vertes, comme ça, à même la boite, sans pain.

 

Si votre santé est importante, veillez également à ce que votre équipier survive. L’entraide sera une des clés du scénario avec des rencontres un peu plus amicales où l’on apprendra à chaque fois un peu plus sur le destin de cette bonne vieille planète et surtout de ses survivants.

actions

Certaines de vos actions, des photos que vous verrez ou sources de lumières qui illumineront les lieux, feront augmenter votre force morale et seront bénéfiques pour la suite du scénario. Là aussi on perçoit le même genre d’indications lumineuses et sonores que dans Metro quand on fait une bonne action.

 

Réalisation

35MM propose une réalisation de premier plan pour un jeu indépendant fait par une si petite équipe. Certes, ne vous attendez pas à un niveau de détails fulgurant (surtout au niveau des personnages et de quelques assets) mais les animations sont très correctes. Un soin tout particulier a été apporté à la mise en scène lumineuse. Les éclairages sont finement travaillés et la composition des lieux est soignée.

grand

Vastes, détaillés, les lieux que nous visitons participent tous à l’immersion, tout comme les sons.

 

illumination

Sergey Noskov maîtrise parfaitement l’art de l’illumination de scènes.

 

quartier

Des quartiers entiers ont été reconstitués.

 

intérieur

Même si on reste dans le cliché d’une époque et d’un pays donné, les intérieurs sont eux aussi variés.

 

Y’a pas photo

Une fonctionnalité, qui ne semble à priori pas avoir de lien avec immédiat avec le gameplay du jeu, est l’appareil photo que l’on pourra dégainer à tout moment afin de prendre des clichés de l’univers mis en place pour nous.

photo

Appuyer sur l’obturateur déclenche un mode photo plutôt bien foutu avec pas mal d’options “de base” permettant de régler la profondeur de champs, l’exposition, le zoom etc. L’interface est par contre un poil brouillon et demandera un temps d’adaptation avant d’être maîtrisée car aucun curseurs ne nous indique l’état de chaque réglage, cela se fait donc à l’aveuglette.

photo

Pas emballé, je n'ai que peu utilisé cette fonctionnalité au final. Dommage le titre y est quand même fortement lié, pourquoi ne pas l'avoir rendu plus centrale ?

 

Difficulté et durée de vie

35 MM est un jeu vaste mais court, n’espérez pas faire tenir l’aventure plus de 5 heures.

Court ne veut pas dire mauvais car la densité des actions à mener et des lieux à visiter est plutôt bonne. De nombreuses petites énigmes logiques sont de la partie : trouver des clés, résoudre des puzzles simples, lire des documents ou regarder des photos pour dénicher un indice, fouiller, tenter de trouver la combinaison d’un coffre, casser des bouches… d'aération...

tour

Et même tourner soi-même une goupille XXL !

 

Le titre est plutôt linéaire et dirigiste, ce qui ne me déplait pas forcément. Et si l’on a vu de grands espaces à l’air frais, on se retrouvera également dans des labyrinthes souterrains (ce que j’adore particulièrement).

Au niveau d’une éventuelle rejouabilité, plusieurs fins sont disponibles en fonction de nos actes, mais on se rend bien compte qu’il n’y aura que peu de variation sur 90% du périple si l’on refait un second run.

chiffres lost

J’ai déjà vu ces chiffres quelque part…

 

De nombreux succès se débloquent au fil de l’aventure, il nécessitent de s’investir un minimum, prendre le temps de fouiller, se rendre dans des endroits particuliers, trouver certains objets. Il est possible d’en louper quelques uns donc si vous êtes chasseur de succès je vous conseille vivement de suivre un guide (au risque de vous spoiler l’aventure et d’y perdre en immersion).

Côté difficulté, l’ensemble de l’aventure est plutôt facile et ne nécessite pas de grands skills. Les énigmes sont plutôt simples, seules quelques rares séquences de QTE se montreront un peu frustrantes ainsi que quelques combats rapprochés avec armes. En effet, la partie FPS initialement conçue pour le clavier et la souris, manque de précision et de réactivité aux sticks, notre héros se trouve donc être plutôt lourd à manier.

 

Conclusionovitch

35MM nous fait une belle proposition pour un jeu indépendant à petit budget (et à petit prix) : découvrir un monde post-apocalyptique, se balader dans des paysages magnifiques, des lieux vastes et détaillés. Le scénario fait place à cette bataille constante entre calme et danger, vide et rempli, vaste et claustrophobe, rêve et réalité en mettant en oeuvre une progression basée sur des énigmes et puzzles mais également beaucoup de dialogues avec notre pote et d’autres personnages.

Le fait de former une sorte de duo est un point intéressant car dans ce genre de jeux on est souvent seul ou bien les rencontres coopératives sont brèves.

La réalisation est soignée avec un rendu global immersif. Du côté gameplay, tout n’est pas rose. C’est facile à prendre en main mais le personnage se trouve être lourd et j’ai pu rencontrer quelques bugs de collision d’ennemis dans un des derniers chapitres.

A recommander pour les fans du genre et ceux qui aiment retrouver des ambiances à la Metro, en moins ambitieux et nerveux hélas.

au revoir

Je t’attends camarade

 

Verdict :

Les +

  • Graphismes et environnements travaillés.
  • Éclairages soignés.
  • Nombreux décors, vastes, variés et à l’identité marquée.
  • Immersif à souhait.
  • De quoi faire de belles photos.
  • Une histoire et des dialogues qui ont le mérite d’exister.
  • Gameplay facile à prendre en main.
  • Enigmes et puzzle pas trop envahissants.

Les -

  • Dirigiste et scripté, il y reste une minuscule place à l’improvisation.
  • La gestion d’inventaire poussive.
  • La fonction photo peu pratique.
  • On se perd un peu dans le scénario.
  • Phases FPS peu précises

On aurait aimé :

Dans le même genre :

Metro, In rays of the light, Blair Witch, Connection Haunted, Kholat, Alan Wake

Graphismes :
8/10
Musique et sons :
7/10
Gameplay :
6/10
Scénario et histoire :
8/10
Durée de vie :
6/10
Rapport qualité / prix :
7/10
Coup de coeur :
6/10
Total : 6.9/10

 

Nous remercions Sometimes You qui nous a fourni une copie de review du jeu

 

Merci pour votre lecture ! Coeur bleu

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2 Commentaires

Jeff
le 23 janvier 2023 à 18h21
Excellent article, très bien écrit
Dimitri
le 23 mai 2023 à 23h05
@jeff Merci beaucoup !

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