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[Test] Hogwarts Legacy : L’héritage de Poudlard

[Test] Hogwarts Legacy : L’héritage de Poudlard
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Avalanche Software / Warner Bros interactive et Portkey games - PC / Xbox Series X|S / Playstation 5 / Nintendo Switch (à venir) - 85 Go - Voix, Sous-titres et interface en français / Durée de vie minimale : 30h à 40h.

Hogwarts Legacy est un jeu d’action et d’aventure basé sur des mécaniques de light RPG vous promettant des péripéties riches et immersives dans le monde des sorciers. Vous attendiez une description moins générique ? Et bien la description ci-dessus est peu ou prou à l’image de ce que le jeu va vous proposer : du générique.

 

Arresto Momentum.

Prenons un peu de hauteur et posons le débat. Ce que vous-vous apprêtez à lire va différer un peu des tests habituels que j’ai pu écrire pour Chromabox. Je vais tâcher d’être un peu moins formel et structuré qu’à mon habitude. J’attendais énormément Hogwarts Legacy. Sans être un potterhead, j’ai beaucoup d'affection pour cet univers, découvert à travers les films que j’ai vus plusieurs fois, et approfondi à travers les livres.

Sans tourner autour du pot pendant des lignes et des lignes, j’ai été énormément déçu par Hogwarts Legacy. Il ne s’agit pas d’un mauvais jeu, mais disons que la formule proposée par avalanche me laisse véritablement perplexe et frustré. Nous allons voir pourquoi.

 

Revelio.

Ces dernières années, nous autres joueurs sommes confrontés à une pratique pernicieuse de la part des développeurs de jeux vidéo. Celle qui consiste à faire des jeux dont les 5 ou 10 premières heures sont fabuleuses tant elles sont riches, bien construites, bien scénarisées et parfaitement exécutées, au poil de boursoufle près. Cette même introduction présentée en grande pompe à nos amis journalistes qui découvrent en avant première les jeux et qui n’ont pas nécessairement le temps ni les moyens de sortir de ce que les développeurs leur montrent. Ce fut le cas, par exemple, de Cyberpunk 2077 qui s’ouvrait sur plusieurs heures de jeu excellentes à tous les niveaux, pour retomber ensuite dans les poncifs habituels du jeu vidéo moderne.

poudlard

Poudlard est superbe, magnifié par une technique irréprochable. Hélas, pas de mode photo dans Hogwarts Legacy…

 

Hogwarts Legacy nous propulse donc dans le monde des sorciers avec beaucoup de maîtrise. La séquence tutoriel est riche en événements, très linéaire (pour le meilleur) et qui se termine en beauté lorsque le professeur Fig (le mentor de notre héros) nous dépose à Poudlard pour la cérémonie de la répartition.

Vient ensuite la découverte du château, magnifique, merveilleux, enchanteur. On se perd littéralement dans cette représentation parfaite de la fameuse école de sorciers. Chaque pièce possède son petit détail qui nous rappelle dans quel univers nous sommes. Des fantômes se poursuivent, des armures se mettent au garde à vous à votre passage, des élèves par centaines discutent, évoluent et se rendent en salle de cours, les tableaux au mur animés, comme dans les films. C’est merveilleux, et, il faut l’admettre, c’est aussi très beau, en tout cas, sur Series X.

graphismes

Sur l’aspect graphique, le travail est monstrueux.

 

Puis viennent les premiers éléments perturbateurs. A ce moment là du jeu, on ne sait pas encore vraiment dans quoi on se lance, mais, une jeune fille nous demande de résoudre une petite énigme à base de papillons et de tableaux noirs, la professeure Weasley nous demande de récupérer des pages du guide du sorcier en vue de préparer l’examen final d’année, on découvre une porte nous demandant de résoudre un problème d’arithmétique, ou bien tout simplement, on rencontre un élève qui va nous confier une tâche tout ce qu’il y a de plus générique…

Et puis, assez rapidement, l’espace de jeu va s’ouvrir. D’abord Pré-au-Lard, le village aux abords de Poudlard, magnifique et très vivant, puis, assez rapidement, les environs directs de l’école de magie. Le monde est grand, très grand. Et vide. Ou alors rempli de petites icônes “d’activités” disséminées ici ou là, à l’image -vous l’avez dans le mile- de tous les jeux open worlds ou presque.

Et des activités, il y en a à la pelle : des épreuves de merlin (des énigmes nulles à résoudre), des tables d’astromancie, des grottes, des ennemis nommés, des repaires d’animaux fantastiques, des pages du guide du sorcier à récupérer, des coffres, des papillons, d’autres énigmes nulles etc…

Et franchement, c’est l’overdose. Avalanche a pris le pire de ce qu’il se fait des mondes ouverts. A l’exception des tours qui révèlent le monde peut-être, à croire qu’ils ont été fureter sur twitter et sur des forums de discussions.

 

Repulso.

Le jeu nous met face à une menace incommensurable : une rébellion des gobelins, menés par leur chef, Rannrok, qui semble avoir mis la main sur une magie ancienne lui conférant des pouvoirs largement supérieurs à tous les sorciers connus, et qui s’est même allié à un sorcier noir très très méchant pour l’occasion. Et cette menace est tout simplement ignorée par le ministère de la magie, qui laisse une année passer sans même se soucier de quoi que ce soit, sans envoyer le moindre auror ou enquêteur. Je rappelle quand même que l’intro du jeu nous montre un haut fonctionnaire du ministère de la magie qui se fait bouffer par un dragon envoyé par Rannrok. Et ce sont donc sur les épaules d’un jeune adolescent qui au début de l’histoire n’y connaît rien à la magie, que va reposer le destin du monde magique. Et c’est vraiment là qu’il y a une testicule dans la potion magique. On avait presque cru à la promesse d’un jeu où l’on pourrait suivre une année de cours à l’école de Poudlard, où on pourrait étendre l’univers, apprendre des choses, instruire notre personnage. Mais en lieu et place de ça, et sous couvert d’une situation d’une urgence absolue (qui n’en est pas une puisque les événements se déroulent sur 4 saisons), on jette à la trappe cet aspect là pour consacrer l’essentiel de la narration à une histoire qui voudrait être épique, mais qui passe à côté de son sujet.

vol

Le vol est indéniablement un vrai plaisir. Sauf qu’à dos d'hippogriffe, chaque battement d’aile provoque une vibration dans la manette que l’on ne peut pas désactiver sous peine d’empêcher des features reposant sur les vibrations (le crochetage entre autres).

 

Avada Kedavra.

Autre point qui me pose problème : vous devenez un sorcier surpuissant, (bien plus que n’importe quel personnage rencontré dans tout l’univers) et génocidaire. Littéralement. Votre aventure vous emmènera à tuer (OUI TUER) des centaines, voire des milliers d’ennemis. Gobelins, humains, trolls ou animaux. Dans Hogwarts, on incarne un adolescent. Il n’est jamais affecté par ce qu’il fait. Là ou dans les livres, les personnages tremblaient à l’idée de l’utilisation d’un sortilège de mort et où la création d’un seul horcruxe mettait en horreur n’importe quel personnage, même le plus borderline, ici, nous avons un jeune adolescent qui tue avec une facilité déconcertante des milliers de sorciers en une seule année scolaire. Tout va bien dans le meilleur des mondes ouverts.

Poussons un peu la réflexion plus loin d’ailleurs. A un moment du jeu, vous aurez à affronter les horribles braconniers qui capturent des animaux fantastiques pour les revendre aux plus offrants. Et bien figurez-vous que vous aurez effectivement la possibilité de capturer ces créatures, de les mettre en sécurité à la salle sur demande, mais aussi…de les vendre à la boutique du coin. Comme un petit braconnier en herbe quoi. Où est la cohérence ? Oubliette comme dirait l’autre ! On incarne tout simplement un psychopathe.

 

Confundo.

Hogwarts Legacy n’est pas qu’un monde ouvert. C’est un Light RPG. Avec, ici aussi ce qu’il se fait de pire dans ce style de jeux. Le système d’équipements est probablement l’un des plus claqués au sol qui soit. Il me semble inconcevable qu’en 2023, on nous ponde un système de stuff qui tourne autours des fondamentaux suivants :

  • Vous récupérez de l’équipement littéralement toutes les 30 secondes,
  • Vous devez vous rendre à la salle sur demande à chaque fois que vous récupérez un équipement à identifier, chose qui arrive plutôt très fréquemment,
  • Les équipements superflus ou anciens (qui n’ont que 2 stats possibles en passant : attaque et défense) remplissent votre inventaire, limité à 20 slots au départ (vous en débloquerez plus en résolvant les énigmes de merlin le nul)
  • Vous allez revendre le surplus en magasin pour libérer de l’espace, à chaque fin de quête.
  • Et vous revenez au point 1.

 

Chose agréable cependant, il est possible de transmogrifier votre équipement, c'est-à-dire de construire votre look en changeant l’apparence d’un élément d’équipement par un que vous possédez. Le truc moins agréable, c’est que vous ne pouvez pas “bloquer” vos customisations, et qu’à chaque changement d’équipements (potentiellement toutes les 30 secondes hein !) il faudra re-paramétrer votre look. C’est absurde.

beau

Heureusement, c’est très beau. Faut bien contrebalancer mes propos !

 

Et pour ce qui est de votre arbre de compétences ? Et bien c’est probablement l’un des arbres les plus fainéants qu’il m’ait été donné de voir dans un jeu récent. Il n’y a pour ainsi dire qu’une paire de skills à débloquer réellement utiles, les sorts reçoivent des améliorations totalement dispensables, et certaines skills sont même en double ou en triple, simplement pour les améliorer un peu plus à chaque point dépensé.

Et enfin, pour mettre un dernier clou sur le cercueil, le jeu nous propose une trentaine de sorts (je vais détailler certaines choses dans un prochain paragraphe), avec seulement la possibilité d’en utiliser 16 maximum (4x4 en réalité) en simultané. Mais ce n’est pas tout ! Puisque si vous décidez de customiser votre salle sur demande, il vous faudra effacer vos raccourcis, placer les sorts relatifs au déplacement, à la disparition ou à l’invocation de nouveaux éléments de décors ou de crafting, le temps de gérer votre salle. Mais ce n’est pas tout (bis)! Pour capturer, prendre soin ou nourrir une créature, il vous faudra aussi utiliser des emplacements de sorts. En bref, à chaque fois, il vous faudra batailler avec l’interface HORRIBLE, interface qui nous demande de manipuler au stick un curseur libre pour naviguer dans les menus du jeu pour refaire vos raccourcis à chaque fois. Si vous saviez comment j’ai envie d’écrire des gros mots !

 

Rictusempra.

Pour finir sur les déceptions (et je dois dire que je pourrais encore écrire au moins le triple de ce que j’ai écrit ici), je trouve que le jeu est totalement passé à côté de ce qu’un univers comme celui-ci peut proposer en termes de magie et de sorts et du potentiel de fun qu’il en découlerait. Nous avons des sorts de glace, des sorts de lévitation, de télékinésie, d’arrêt du temps, de feu, de transformation. Vous imaginez si les développeurs s’étaient, par exemple, inspirés de Zelda Breath of the Wild et de son gameplay émergent ?

A part quelques combinaisons de sorts (par exemple Glacio + Diffindo pour faire un combo qui provoque d’importants dégâts), chaque sort est indépendant, sans synergie particulière avec les autres. Pire encore, sur la trentaine de sorts, combien sont uniques ? Il n’y a pas de différence notable entre Flippendo et Levioso ou entre Bombarda et Confringo ? Si vous n’avez pas joué au jeu ou si vous n’êtes pas familier avec cet univers, vous devrez me croire sur parole : les différences entre ces sorts sont mineures, et utiliser l’une ou l’autre ne changera pas grand-chose. Et pour ce qui est de leur utilisation en combat, on est, encore une fois dans tout ce qu’il y a de plus générique. Remplacez la magie par des guns, et vous aurez la même formule. A part une utilisation environnementale éphémère sur quelques énigmes (comme les épreuves de merlin), vous n’aurez pas besoin de choisir tel ou tel sort pour triompher d’un ennemi.

 

Spero Patronum !

Je casse du sucre sur le jeu, j’en ai conscience. Il a des qualités, c’est aussi indéniable. La réalisation technique du jeu est impeccable (encore une fois sur Series X), c’est beau, magique, le doublage FR (imposé par ailleurs) est propre, certaines énigmes valent vraiment le coup (les échecs par exemple), les musiques fort plaisantes et certains moments sont épiques. Diverses portions du jeu sont géniales, la suite de quêtes de Sebastian par exemple, ou même les quêtes des gardiens. C’est peut-être même dans cette narration là que le jeu aurait dû se lancer corps et âme.

quête

Sebastian, qui nous offre là une quête assez bien écrite et très intimiste.

 

Quand je vois tout ce qui a été fait pour nous servir un jeu à la sauce open world atteint de gigantisme, je regrette amèrement tout ce qu’aurait pu être le jeu si il avait été différent. Quelque chose de moins grand, plus linéaire et intimiste, centré autour d’un élève “normal” qui n’a rien d’une figure prophétique. Un élève qui aurait vécu sa scolarité simplement, vivant d’amitiés et de rivalités avec les autres élèves. En vrai, il aurait peut-être fallu que Hogwarts Legacy s’inspire plus d’un Tomb Raider reboot dans sa structure, plutôt que d’un énième monde ouvert générique.

J’oppose enfin une contradiction à quelque chose que j’ai souvent entendu à propos de ce Hogwarts. Il faudrait accepter que ce jeu s’adresse aussi aux fans de l’univers Harry Potter, pas forcément joueurs, les exposer à une formule open world qui serait moins “connue” pour eux.

beau

Non, franchement, c’est très beau.

 

Pourquoi on ne donnerait pas non plus aux nouveaux venus autre chose qu’un jeu tout ce qu’il y a de plus basique ? Vous croyez sincèrement que passer des plombes dans des menus à changer une robe ou une paire de gants est plaisant ? Que faire 50 fois le même type d’énigme toute pourrie serait stimulant ? Pourquoi les nouveaux venus ne seraient-ils pas mieux dans leurs pantoufles dans un jeu différent ou qui aurait appliqué sa formule différemment ?

Hogwarts est autant génial que décevant. Mais peut-être est-il génial simplement parce qu’il s’agit d’un jeu basé sur le monde magique des sorciers. Voilà.

de toute beauté

Ohhh, c’est de toute beauté !

 

Verdict :

Les +

  • Graphiquement très chouette
  • Très bonne technique
  • Certains personnages vraiment attachants
  • Du fan service, même pas à l’excès
  • Le vol en balais (dommage qu’il n’y ait pas plus de courses et pas de Quidditch)

Les -

  • Où est le mode photo ?
  • Le pire de l’open world
  • Le pire du light RPG
  • La collectionnite ad nauseam
  • L’interface pourrie
  • L’infiltration pas inspirée
  • Merlin le gros nul
  • Le jeu passe à côté de tout ce qu’il entreprend, tout en te faisant comprendre ce qu’il aurait pu être.

On aurait aimé :

Un jeu plus linéaire, moins ouvert, moins orienté sur la figure prophétique que représente le personnage. Peut-être quelque chose à la Persona dans la gestion de la scolarité du personnage, avec des petites histoires basées sur les autres élèves et professeurs ? Oh, et un système de Karma aurait été sympathique aussi.

Dans le même genre :

N’importe quel open world moderne.

Les yeux
C’est très beau. La DA est qualitative, petit bémol sur les visages des NPC qui ont vraiment tous une structure très proche.
8/10
Les oreilles
On ne reprend pas les musiques originales des deux sagas, mais on s’en inspire fortement. C’est ok !
7/10
Les mains
Si il n’y avait pas ce soucis de raccourcis de sorts à changer trop souvent et cette interface catastrophique contrôlable au curseur libre, j’aurais mis 7.
5/10
La plume
Les quêtes avec les camarades sont franchement ok. Mais l’histoire globale ? C’est pas fou.
5/10
La patience
Ça peut-être très long. Certains passages sont poussifs. Et la durée de vie boostée artificiellement aux quêtes fedex / points sur la carte.
6/10
Le porte monnaie
Triple A vendu au prix d’un triple A
7/10
Le coeur
Je l’ai aimé autant que je l’ai détesté. Donc c’est un 5.
5/10
Total : 6.1/10

 

Fiche technique :

  • Genres : Action / Aventure / LightRPG
  • Développeur : Avalanche Software
  • Editeur : WB Interactive et Portkey Games
  • Langues : Français, Anglais, Italien etc…
  • Plateformes : PC / Xbox / PS5/ Switch (à venir)
  • Testé sur : Xbox Series X
  • Prix : 59,99 € (standard), 69,99 € (Deluxe)
  • Taille : 85 Go
  • Date de sortie : 10 février 2023
  • Magasins : Switch, Xbox, PS4, PS5, Steam, Epic



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