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[Test] Jusant, la petite pépite de Don’t Nod

[Test] Jusant, la petite pépite de Don’t Nod
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Don't Nod Entertainment - PlayStation 5 / Xbox Series / PC - 15 Go - Textes et interfaces en français - Durée de vie minimale : 5h

Juin 2023, Don’t Nod annonce dans la surprise générale Jusant, une petite curiosité aux faux airs de jeu indé, reposant sur un concept assez peu utilisé dans le jeu vidéo : l’escalade.

Sorti en cette fin octobre 2023, le jeu se présente effectivement comme un jeu d’escalade au premier abord, mais vient aussi se placer dans la lignée de jeux tels que Journey ou Flower, voire même des productions de Fumito Ueda, voire même de certains Puzzle Games.

 

La simplicité, ça paye.

Jusant ne s'embarrasse pas d’une introduction nous présentant un univers, une histoire ou ses nombreux protagonistes. C’est un jeu, qui pour sa courte durée de vie va saupoudrer votre expérience d’éléments de compréhension, petit à petit. Ainsi, dès les premières secondes de jeu, on aperçoit notre protagoniste (qui pourrait être un jeune garçon comme une jeune fille) s’avancer d’un pas décidé vers un pilier gigantesque, une montagne démesurée, dont le nom “la tour” nous sera révélé très rapidement.

la tour

L’introduction place votre protagoniste face à l’épreuve qui l’attend.

 

Sans trop spoiler (je parle là des premières minutes du jeu), on découvre assez rapidement que la tour est l’un des derniers endroits sur lesquels la civilisation a trouvé refuge. L’eau s’est retirée du monde, les océans ont disparu après le Jusant. C’est dans ce contexte que notre jeune protagoniste se lance dans l’ascension de la tour, accompagné d’une petite bestiole, “Ballast”, un petit compagnon adorable aux faux airs de tardigrade.

Par la narration environnementale, on découvrira ce qu’il reste d’une civilisation ayant déserté la tour, laissant ici où là de petits messages ou fragments de journaux intimes.

tyrolienne

Par de petites astuces de mise en scène (ici une tyrolienne), le jeu vous permet de contempler les vestiges du passé.

 

Prise en main.

Difficile et injuste de ne qualifier Jusant que par son gameplay. Mais il faut s’y coller, c’est évidemment par ses mécaniques intrinsèques que vous allez vivre cette courte expérience. Jusant base son système d’escalade sur peu de mécaniques plutôt bien rodées. Les gâchettes de votre manette suffisent à activer la préhension de l’un de vos bras, que vous dirigez avec l’orientation de votre stick. Aussi, vous aurez la possibilité d’effectuer des sauts pour rejoindre des prises plus lointaines. L’essentiel est là, tout simplement !

Au fil de votre aventure, de nouvelles mécaniques viendront s’ajouter. Je n’en dirais pas plus à ce niveau, mais ces dernières viendront agrémenter votre ascension avec toujours plus d’intelligence et de simplicité. Ce serait dommage de gâcher le plaisir de la découverte.

endurance

Vous aurez aussi à gérer une barre d’endurance, que vous pourrez recharger partiellement en cours de montée, ou totalement lorsque vous aurez l’opportunité de rejoindre une corniche.

 

Épisodiquement, vous aurez l’occasion de poser pied à terre, et d’explorer des cavernes ou des corniches où la civilisation s’est établie dans un passé plus ou moins lointain. Ce sera l’occasion de reposer un peu vos articulations, de prendre une petite respiration et d’en apprendre un peu plus sur cet univers.

Au départ, je dois vous avouer que j’étais assez mitigé quand à l’idée de traverser plusieurs heures de jeu avec ces simples mécaniques, craignant une certaine morosité, voire de l’ennui. Finalement, j’ai pris beaucoup de plaisir avec Jusant. Le jeu sait agrémenter son gameplay avec de petites subtilités qui le rendent tout à fait agréable sur ces quelques heures de jeu, même pour quelqu’un comme moi, qui apprécie généralement des jeux à gameplay un peu plus complexes. C’est un immense “oui” !

 

La technique qui assure ?

Graphiquement, le jeu est assez agréable à l'œil. Cependant, sans vouloir dénigrer le travail du studio, on sent toutefois que la direction artistique est aussi la conséquence des moyens limités octroyés aux équipes du jeu. Voyez-vous, le jeu manque peut-être d’un peu de polish pour être irréprochable. Parfois, le jeu souffre d’un léger clipping, parfois un peu agaçant. Il n’est pas rare non plus que les modèles 3D se mélangent de façon peu gracieuse, à commencer par les bras de votre personnage, qui ont parfois tendance à rentrer l’un dans l’autre pendant l’escalade. Furtivement, parfois, c’est la main ou un pied qui s’enfonce dans la paroi. Rien de grave, on sent bien qu’il y a une petite équipe, là derrière, qui a donné tout son amour dans ce jeu, et il est difficile de leur reprocher ce petit coup de pinceau qui aurait pu quand même apporter un peu plus de magie dans ce Jusant. Les textures sont aussi parfois un peu baveuses, quand la caméra, parfois un peu erratique, nous montre un élément de décors en gros plan. Du reste, il faut l’avouer, le jeu nous gratifie de nombreux panoramas époustouflants, ainsi que des effets de particule ou d’éclairage stupéfiants.

Cet ensemble arrive malgré tout à provoquer le vertige et l’émerveillement, surtout lorsque la musique vient titiller vos sens… Parlons-en.

sound design

Difficile de vous décrire le sound design impeccable lors de certains passages, et tout particulièrement de celui-ci..

 

La corde sensible

Allons droit au but : il s’agit là de la meilleure BO qu’il m’ait été donné d’entendre cette année. Et peut-être même plus avant.

Comment dire. Evidemment, l’ensemble de la BO est agréable, joliment composée et parfaitement exécutée. Mais les choses vont bien au-delà. La musique est parfaitement accordée à l’univers de Jusant. Elle s'emboîte parfaitement dans l’expérience que vous vivez. Vous voyez ce que je veux dire ?

Il est difficile pour le non mélomane que je suis de vous décrire ces choses là avec des mots. La musique de Jusant est organique. Elle est indissociable de tout le reste. Douce et discrète pendant votre ascension, il lui arrive de percuter vos tympans dans les moments importants, pendant de courtes envolées ou juste pour souligner l’émerveillement ou la découverte. C’est un peu comme si la musique vivait par elle-même. Qu’elle faisait partie intégrante des sons produits par l’univers du jeu lui-même.

Mieux encore, elle sait se faire discrète, non intrusive, jamais répétitive, une dizaine de pistes différentes qui s'enchaînent en transparence et qui accompagneront inlassablement vous et votre personnage.

défi puzzle

L’un des premiers “défis” du jeu, une sorte de puzzle se présente à vous.

 

 

Il ne manque pas d'aplomb

C’est peut-être le test le plus court que j’ai pu écrire pour Chromabox. A l’image du jeu, il faut parfois faire court. Car c’est aussi l’un des points forts du titre de Don’t Nod. L’expérience dure en tout et pour tout 5 petites heures. C’est tout juste ce qu’il faut pour ne pas provoquer l’ennui, ou plus simplement pour trop en faire.

Finalement, arrivé au terme de l’aventure, et lorsque l’on a compris les raisons pour lesquelles notre personnage a fait cette ascension. Si l’histoire ne nous offre pas une conclusion parfaitement claire, il n’est pas meilleure citation que “ce n’est pas la destination qui compte, mais le voyage”. Car durant ces 5 heures, Jusant nous aura offert une très belle aventure, belle, délicate, agréable et originale.

Si je suis plutôt le type de joueur à apprécier des gameplays complexes, des histoires riches en rebondissements, parfois, un peu de calme, de quiétude et d’émerveillement simple…ça fait un bien fou. Surtout lorsque c’est exécuté à la presque perfection.

Jusant fait typiquement partie de ce genre de jeux que l’on voudrait oublier pour mieux le redécouvrir.

Quel que soit le type de joueur que vous êtes, je ne peux que vous recommander cette expérience singulière. Mettez un peu de talc sur vos mains, enfilez un baudrier, sortez vos cordes et lancez vous dans l’ascension de la tour.

éclairages

Les zones en intérieur bénéficient d’effets d’éclairages parfaitement maîtrisés.

 

Verdict :

Les +

  • La musique. Juste somptueuse.
  • Une durée de vie parfaitement adaptée
  • La DA au sens large
  • C’est Français
  • Reposant
  • Certains moments du jeu sont de vrais moments de grâce.

Les -

  • Parfois un poil trop simple
  • Un peu trop linéaire, plusieurs voies auraient été sympathiques
  • Quelques bugs parfois, surtout de collisions / popping / clipping
  • J’ai honte des titres de mes paragraphes

On aurait aimé :

Le petit coup de polish pour éviter les petits désagréments techniques.

Dans le même genre :

Journey, Flower, Shadow of the colossus

Les yeux
C’est très joli, que voulez-vous que je vous dise de plus ?
8/10
Les oreilles
Dois-je en dire plus que dans le paragraphe dédié ? C’est sublime.
10/10
Les mains
Impeccable, un peu d’inconfort au bout d’une longue voie, mais c’est méta :)
8/10
La plume
Narration environnementale parfaitement maîtrisée. Le jeu se dévoile timidement, c’est agréable de ne pas avoir l’impression qu’un scénariste nous colle son script sous le pif.
8/10
La patience
Durée de vie parfaitement justifiée. C’est parfait. Dommage seulement que l’on ait pas des voies alternatives, pour éventuellement une redécouverte du jeu.
8/10
Le porte monnaie
C’est dans le Game Pass. Pour les autres, il faudra débourser 25 €. C’est un prix peut-être un poil élevé si on ne se réfère qu’à la durée de vie. Mais l’expérience les vaut PLUS QUE LARGEMENT.
8/10
Le coeur
Je ne peux pas dire que Jusant est mon GOTY. Étrangement, je pense que je me souviendrai plus de lui que de mon GOTY de l’année. Vous voyez le paradoxe ? C’est un immense coup de cœur. Immense.
9/10
Total : 8.4/10

 

Fiche technique :

  • Genres : Aventure
  • Développeur : Don’t Nod Entertainment
  • Editeur : Don’t Nod Entertainment
  • Français : Oui
  • Plateformes : PC, PS5, Xbox Series
  • Testé sur : PC (Game Pass)
  • Prix : 24,99 €
  • Taille : 15 Go
  • Date de sortie : 31 octobre 2023
  • Magasins : Xbox, PlayStation, Steam

 

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