Aller au contenu Aller au menu Aller à la recherche

[Test] Keep Driving - Un Road Trip stupéfiant

[Test] Keep Driving - Un Road Trip stupéfiant
Flèche vers le bas Consultez directement le verdict

YCJY - PC / Steamdeck - 3 Go - Textes en anglais (tranduction française probable à venir)

Vous vous souvenez de votre première voiture ? Pour ma part, ce fut une 205 GRD blanche. C’était le début des années 2000, le commencement d’une certaine liberté offerte par ce tas de ferraille monté sur 4 pneus et évidemment, par ce petit morceau de papier jaune bien rangé dans la boite à gants. Une époque bénie, d’une certaine façon, qui se sera terminée avec une voiture compressée façon apéricube, car j’étais trop bête pour l’entretenir correctement.

Keep Driving est un jeu qui se situe non seulement dans les années 2000, mais qui illustre, d’une certaine façon, les premiers road trips : les galères mécaniques, les troupeaux de moutons sur la route, les auto-stoppeurs chelous, les tracteurs et j’en passe.

 

Retour à la case départ

Si je vous disais que Keep Driving est un Roguelike / Lite Deck Builder, vous me croiriez ? Ce n’est pas totalement vrai, cependant, le jeu s’en approche malgré tout, même si les développeurs le définissent comme un RPG de management atmosphérique. Son fonctionnement intrinsèque repose pourtant bien sur les principes du Rogue Like/Lite, quant à sa partie Deck Builder, j’exagère un peu, même si, d’une certaine façon, bien des mécaniques s’en approchent. Nous y reviendrons plus loin.

D’une certaine façon, le jeu va puiser également dans les fondements du RPG, surtout dans la résolution des événements, qui se rapproche finalement des systèmes de combat au tour par tour de JRPG.

Mais du coup, Keep Driving, ça parle de quoi ?

Vous incarnez un jeune homme ou une jeune femme, qui vient d’avoir sa “driving licence” et sa toute première voiture. Vous vous lancez donc dans un road trip à travers le pays.

Avec quelques effets personnels dans le coffre, quelques dizaines de dollars en poche, et beaucoup de volonté, vous quittez le domicile familial pour vivre la grande aventure.

Durant votre voyage, vous serez confronté à des événements aléatoires qui viendront le pimenter et peut-être même vous obligeront à rentrer chez papa et maman en cas d’échec. Vous aurez même l’occasion de “recruter” des autostoppeurs étranges, qui partageront avec vous les aléas de la route.

keep driving choix voiture

Hélas, cette petite merveille ne sera pas accessible pour cette première run T_T

 

Pas de pilote automatique

A une époque où le GPS n’était pas si répandu que ça, la façon la plus simple de voyager était de marquer des étapes sur une carte. C’est ce que vous propose Keep Driving. Sur cette carte, vous choisissez votre prochaine étape en prenant compte de ce que vous pourrez y trouver sur place : un garage, des magasins, une pompe à essence etc. Et le voyage commence vraiment. C’est ici que vous verrez votre voiture de côté, la musique à fond (et quelle musique !), et vous contemplez la route, jusqu’à ce qu’un événement se produise et que vous devrez résoudre. C’est ici qu’un système de combat à la JRPG se cache. Le premier événement auquel vous serez confronté sera un tracteur, qui viendra, évidemment vous ralentir. Pour passer cet événement, vous devez gérer vos ressources et vos compétences de conducteur.

C’est un peu technique à expliquer (le tutoriel est très bien fait), mais l’événement tracteur va avoir un impact sur deux types de ressources : le carburant et l’état de votre véhicule. Il vous faudra donc utiliser vos compétences pour faire disparaître ces dernières. Si vous vous y prenez mal, les ressources sont consommées, et donc votre véhicule subira des dégâts, et votre carburant baissera. Vous aurez à gérer un grand nombre d’événements différents tout au long du jeu, qui auront des résolutions plus ou moins complexes (Carburant, Etat de la voiture, Fatigue et Financier).

Ainsi, vos voyages seront pimentés par un arc en ciel qui accapare votre attention, une route boueuse, des trous dans la chaussées, un animal mort au milieu de la route, des bouchons, une engueulade avec vos passagers, un radar automatique etc… Tout autant de clins d'œil à des événements bien réels et que vous aurez probablement vécu, et qui souvent, dans la vraie vie nous cassent les essieux.

keep driving tractor

El famoso tracteur, et même si on respecte les agriculteurs, leur gros engin qui prend toute la route là, c’est infernal !

 

Vous pourrez également avoir des moments d’introspection, qui se produisent lorsque l’esprit vagabonde sur le fil de nos pensées plus ou moins philosophiques. Les réponses que vous apporterez à ces pensées pourront vous apporter des buffs ou des débuffs, qui eux-mêmes viendront faciliter ou complexifier votre périple.

Au fur et à mesure de votre progression, vous pourrez débloquer de nouvelles compétences (et même des arbres de compétences), qui viendront faciliter la gestion des divers événements que vous allez rencontrer. C’est ici que nous avons un système qui se rapproche du deck builder, puisque parmi toutes les compétences que vous allez débloquer, vous n’aurez la possibilité d’en choisir 5 à utiliser pendant les combats afin de faire face à tout type de situation. C’est d’ailleurs là que prendre des auto-stoppeurs est utile, puisqu’ils auront également leurs propres compétences aux effets souvent très intéressants.

Au final, une run va vous demander de veiller à ce que toutes vos ressources ne s’épuisent pas. Vous aurez des filets de secours pour vous en sortir en cas d’échec : un appel à votre mère, qui viendra vous faire un demi plein et vous laisser quelques dollars pour que vous puissiez continuer votre périple par exemple. Attention toutefois, une fin de run peut arriver aussi brutalement qu’une crevaison.

 

Un brin de RPG

A l’image d’un RPG, et au-delà même de ce que le “système de combat” propose, vous aurez également de nombreuses choses à gérer pour faciliter le voyage.

A commencer par le choix de la voiture (sur votre premier run, il se limitera à une vieille caisse délabrée), et de votre équipement de départ (personnellement, j’ai choisi le pack de bière, le paquet de cigarettes et la guitare électrique). Mais en cours de route, vous aurez la possibilité d’acheter ou de trouver de nombreux équipements pour votre charette :

  • Différents types de pneus pour gérer les aléas de la météo par exemple
  • Des aménagements pour pouvoir stocker plus de choses dans la voiture
  • Des stickers ou des peintures pour le plaisir des yeux (ou pas)
  • Une climatisation pour gérer les températures qui pourraient vous affecter
  • et plein d’autres choses comme des pots d’échappement, des contours de volant, des figurines pour tableau de bord etc…

 

Il vous faudra aussi penser à gérer votre alimentation (pour ne pas souffrir de débuffs bien gênants), et investir dans différents équipements qui pourraient vous servir durant votre périple (une corde, un pied de biche, un couteau etc.).

En vrai, il existe des centaines de choses qui viendront pimenter votre voyage. Les différentes étapes que vous allez parcourir peuvent même être assimilées à des visites dans les villes que l’on peut retrouver dans des RPG et qui permettent de se remettre à niveau. Dans Keep Driving, on profite des villes pour se reposer, accomplir des jobs rapides (pour gagner quelques dollars), réparer la voiture, l’améliorer, aller dans les boutiques locales pour acheter divers objets plus ou moins utiles et même explorer des “donjons” d’une façon tout à fait inattendue.

keep driving dungeon crawling

On ne s’attendait pas à avoir du dungeon crawling dans un jeu de caisse, mais pourquoi pas !

 

C’est ça qui est malin dans Keep Driving. Il harmonie tout un ensemble de genres et de systèmes dans un tout cohérent, et se permet même de titiller le jeune adulte que nous étions avec des souvenirs d’une époque ou, peut-être les choses étaient plus simples.

 

Tape à l’oeil

Vous l’avez vu à travers les captures d’écran qui accompagnent ce test, Keep Driving est un très joli jeu pour qui aime le pixel art. En vrai, il rappelle beaucoup, dans son approche artistique, Hotline Miami, le gore en moins. J’aimerais en écrire des caisses (haha), mais il suffit de regarder les screenshots et éventuellement de regarder une vidéo pour voir à quel point l’aspect graphique est inventif et réussi. En quelques mots, c’est beau, contemplatif et vibrant. Quant au travail réalisé sur l’interface utilisateur (j’aime toujours parler un peu de ce point car c’est mon métier quand même), le studio a réussi à créer quelque chose de suffisamment immersif pour s’intégrer parfaitement dans le jeu.

Tout est centré autour d’un menu radial lorsque l’on clique sur la voiture. D’ici on peut avoir accès au coffre de la voiture (avec une vue du dessus, et un système d’inventaire “à la diablo”, à base de cases à remplir avec des objets de taille différente, mais également de la gestion des sièges pour vos compagnons d’infortune. L’onglet musique fera appel à votre nostalgie des skins winamp (oui oui) etc. Et durant les trajets, vous aurez en permanence accès à un “tableau de bord”, récapitulatif des différentes ressources essentielles du jeu, ainsi qu’un accès direct à votre boîte à gants. Objectivement, il ne manque que le klaxon.

En vrai, à part peut-être la carte du pays (s’y repérer est un peu ennuyeux), je n’ai pas grand chose à redire non plus ici aussi.

keep driving rétroviseur

La sélection de personnage durant les “combats” se fait via le rétroviseur. Brillante idée :)

 

Là où Keep Driving brille aussi énormément, c’est dans sa bande sonore. Si vous aimez le rock alternatif, le grunge ou l’électro, vous allez être servi. Le studio Y/CJ/Y (prononcer Ouaillecijiouaille) a fait appel à de vrais groupes pour accompagner la route. Typiquement, le même genre de musique que j’écoutais dans les années 2000 sur mon autoradio K7 lorsque je traversais la France avec ma 205 (qui a précédé ma petite polo bleu gendarmerie). C’est une vraie réussite, et intégrée d’une façon fort intelligente, puisque c’est vous qui choisirez ce que vous allez écouter, votre voiture étant équipée d’un lecteur CD.

D’ailleurs, si au commencement du jeu, vous n’aurez accès qu’à un nombre restreint de disques, vous aurez la possibilité d’en récupérer bien d’autres. Je vous invite vivement à jeter un œil à cette playlist pour vous rendre compte de la qualité hallucinante de l’OST.

keep driving music player

On est pas bien là avec ce superbe skin winamp ?

 

Contrôle technique

Ce qui fait le charme du jeu, au-delà de son aspect graphique et sonore, c’est qu’il fait appel à notre nostalgie, à toutes ces petites anecdotes que nous avons tous vécu (en bien ou en mal d’ailleurs) dans notre vie de jeune adulte. Cet auto-stoppeur un peu relou qui jette ses papiers d’emballage dans la voiture, celui qui n’a pas beaucoup de discussion et qui fait un peu peur, l’activation du mode “tétris” pour ranger les bagages dans le coffre, la musique à fond dans l’habitacle, la première fois que l’on conduit sous stupéfiant (spoiler : c’est une MAUVAISE IDÉE, ne faites JAMAIS ça !), un oiseau qui vole en synchro avec la voiture etc…

Keep Driving est un jeu intelligent, malin, et qui donne le sentiment d’avoir été créé et imaginé durant un road trip entre les développeurs. Le seul bémol, de mon point de vue (et c’est pour cela que je l’aborde seulement sur ce dernier paragraphe), c’est que le jeu peut, par moments, être un peu ennuyeux et répétitif. Les trajets ne peuvent pas être interrompus, et finalement, on passe beaucoup de temps à regarder notre voiture sans que grand chose ne se passe. Peut-être est-ce là l’intention des développeurs (les longs trajets, c’est chiant !), mais on aurait éventuellement apprécié plus d’échanges entre le protagoniste (qui est d’un naturel assez silencieux) et ses compagnons de route. Malgré cela, il arrive à nous surprendre en nous confrontant toujours à de nouveaux événements (et à chaque fois, on se dit “oh ils ont pensé à ça !”).

keep driving game over

Le jeu vous insulte littéralement en cas de “problème”.

 

Pour en finir avec cette “petite” review, j’ai envie de dire que si vous souhaitez investir quelques heures dans un jeu qui va directement titiller votre nostalgie d’une époque que vous ne vivrez plus (ouais, ça fait mal), Keep Driving, pour ses 18 euros offre généreusement quelques heures de jeu très agréables pimentées par une bande son magistrale, n’hésitez pas.

 

Verdict :

Les +

  • C’est un très beau jeu
  • L’intelligence et la sensibilité de l’expérience, qui met le doigt exactement sur ce qu’il faut
  • La bande son incroyable
  • C’est un melting pot de plein de genres de jeux, qui fonctionne parfaitement bien
  • Les auto-stoppeurs, qui sont tous des archétypes de personnages qu’on a forcément rencontrés d’une façon ou d’une autre dans la vraie vie.

Les -

  • Malheureusement assez répétitif, les runs auraient peut-être dû être un peu plus courtes

On aurait aimé :

Une carte du pays plus compréhensible (waypoints etc…), des runs un peu moins longues. Une version française, même si honnêtement, le moins anglophone de vous n’aura aucun mal à jouer et comprendre tout ce qu’il se passe. Il aurait toute sa place sur Switch d’ailleurs.

Dans le même genre :

Oregon Trail, FTL, Two Lane Blacktop…

Les yeux
Un magnifique pixel art, très stylisé.
9/10
Les oreilles
Même si vous n’aimez pas certains morceaux, vous pouvez choisir vous-même les playlists durant vos voyages.
10/10
Les mains
À l’exception de cette fichue carte du monde, c’est très bien !
8/10
La plume
Bon, le jeu n’est pas particulièrement écrit. C’est vous qui écrivez vous-même votre road trip !
6/10
La patience
Le jeu propose plusieurs fins possibles, votre objectif de road trip peut changer en cours de route, potentiellement de nombreuses heures de jeu, même si vous allez devoir tolérer une certaine répétitivité.
7/10
Le porte monnaie
Moins de 20 euros pour un jeu d’aussi bonne qualité, c’est cadeau !
9/10
Le coeur
J’ai beaucoup aimé, cependant, je ne ressens pas le besoin de lancer de nouvelles runs.
7/10
Total : 8/10

 

Fiche technique :

  • Genres : RPG / Management de Road Trip
  • Développeur : YCJY
  • Editeur : YCJY
  • Langues : Anglais
  • Plateformes : PC
  • Testé sur : Plateforme
  • Prix : 18,00 €
  • Taille : 3 Go
  • Date de sortie :6 février 2025
  • Magasins : Steam

 

Merci pour votre lecture ! Coeur bleu

Vous appréciez notre travail et désirez nous soutenir ?

Offrez-nous un café !

Partager : Facebook Twitter email

0 Commentaires

Il n'y a pas de commentaires pour l'instant

Ajouter un commentaire

Ces articles pourraient vous intéresser...