[Test] Return to Monkey Island - Le secret d’une réussite ?

Terrible Toybox / Devolver Digital - PC / Nintendo Switch - 4 Go - Sous-titres et interfaces en français - Durée de vie minimale : 12h

Série de point and click légendaire, Monkey Island occupe une place bien particulière pour nous autres joueurs quadragénaires. Propulsé par les créateurs originaux, Ron Gilbert et Dave Grossman, Return to Monkey Island, comme son nom l’indique, nous propose de revivre une nouvelle aventure de Guybrush Threepwood, qui peut-être, cette fois, arrivera à percer le secret de l’île aux singes. 
Le retour du roi ? 

 

Un style particulier…?

Si vous suivez l’actualité vidéoludique, vous n’aurez pas manqué les quelques polémiques à l’annonce du jeu concernant l’aspect graphique de ce dernier. Au premier abord, je dois avouer que je n’ai pas particulièrement accroché. En toute franchise, cher lecteur, il ne m’aura fallu même pas 10 minutes de jeu, pour que la magie opère ! Imaginer un autre aspect graphique me semble désormais impossible. Les décors sont somptueux, fourmillants de détails dans tous les sens, et magnifiés par un effet parallaxe de toute beauté. Le soin apporté à l’univers de Monkey Island dépasse toutes mes attentes, et de loin. Chaque nouvel écran rencontré est une merveille visuelle et une invitation à découvrir tout ce qu’il pourrait cacher.

Dites-moi, les yeux dans les yeux que c’est moche ?

Ron Gilbert et ses équipes artistiques ont fait un travail hallucinant sur ce Return to Monkey Island. Je vous invite d’ailleurs à aller jusqu’au bout de l’aventure, vous pourriez aussi comprendre que les choix graphiques sont en totale cohérence avec le propos du jeu.

 

Vous venez de débarquer ?

Si vous n’avez jamais été confronté à cette série, dans Monkey Island, vous incarnez Guybrush Threepwood, agent du chaos un peu pathétique et pirate à ses heures perdues, qui décide enfin de percer à jour le mystère de l’île aux singes. Pour arriver à ses fins, il va devoir trouver un équipage, récupérer un bateau et mettre la main sur la carte lui permettant d’attendre l’Île aux Singes et révéler ses secrets. Bien entendu, les choses ne se dérouleront pas comme espéré par notre héros, qui forcément sera opposé à son plus terrible ennemi : l’horrible et machiavélique LeChuck.

Le ScummBar, lieu ô combien emblématique de la série.

 

Le secret de la réussite.

Return to Monkey island est conçu comme étant la suite directe des deux premiers épisodes de la série. Le jeu commence par un bref tutorial où nous incarnons un jeune enfant blond au physique relativement familier. On retrouve ici très rapidement nos vieux réflexes de joueur de point and click, formule agréablement modernisée pour cet épisode.

Les décors fourmillent de détails.

 

Contrairement aux deux premiers épisodes, on progresse dans l’histoire de façon plus fluide et moins hasardeuse. Il n’est plus question aujourd’hui de résoudre des énigmes à travers une succession d’actions parfois incompréhensibles dont seuls les créateurs originels avaient le secret, avec pour seule justification, peut-être, l’absurdité et la bêtise de cet univers de piraterie.

Et pour simplifier (favoriser ?) votre expérience, les créateurs ont aussi pensé à vous fournir un livret d’astuces virtuel, consultable directement depuis votre inventaire. Ce livret vous fournira des indications plus ou moins claires, au cas où vous rencontreriez des difficultés dans votre progression. L’utilisation de ce livret est parfaitement optionnelle, mais en cas de difficulté, ce petit point d’accessibilité, dont l’existence est justifiée dans l’univers du jeu est une fonctionnalité bienvenue dont beaucoup d’autres jeux devraient s’inspirer.

Globalement, donc, la progression dans le jeu est relativement fluide, les énigmes se résolvent sans mal et tout semble fait pour que, quel que soit votre âge, votre connaissance de l’univers et de ce type de jeu, Return to Monkey Island soit un petit bonbon sucré agréable à aborder.

Le jeu nous sert une multitude de décors et d’ambiances.

 

Un univers qui tient la route.

Si vous aviez apprécié l’univers de Monkey Island, ce nouvel épisode sera comme votre vieille paire de chaussons que vous avez laissé chez vos parents. Confortable et rassurant. L’écriture proposée par Ron Gilbert et Dave Grossman est conforme à tout ce que l’on pouvait attendre de ce nouvel épisode. Un miracle, car nous avons là un univers foutraque qui ne devrait pas tenir la route et s’effondrer sur lui-même. Sur fond de Piraterie, le jeu nous sert une palanquée de personnages tous plus colorés les uns que les autres, aux motivations diverses et variées. La finesse de l’écriture, les anachronismes, l’humour, les enjeux sans queue ni tête, tout est fait pour que l’on s’y sente bien. Le soin apporté aux dialogues et à la narration montre une maîtrise absolue de l’univers par ses créateurs.

Mention spéciale à la traduction française, absolument irréprochable, qui a su se réapproprier tous les termes connus des précédents épisodes.

L’île de Brr Muda, son tribunal et son ambiance chaleureuse.

 

Enfin, il faut que je vous parle de la fin du jeu, sans spoiler. Si vous avez connu un tant soit peu la saga, et si vous êtes attaché à cet univers, il faut ABSOLUMENT que vous terminiez Return to Monkey Island. Etonné au départ, avec le recul, j’ai trouvé la conclusion à cet épisode absolument parfaite, et à l’heure où j’écris ces lignes, quelque jours après avoir terminé le jeu, j’en suis encore tout secoué. J’ai hâte de voir la suite des aventures de Guybrush (si tant est qu’il y en ait une un jour), et de voir comment Gilbert et Grossman feront pour donner suite à ça !

Une infiltration, qui pour l’instant se passe pas trop mal.

 

Les oreilles un peu déçues

Bon, je vais tout de suite rassurer les vieux : oui, vous allez retrouver l’excellent thème principal de la série. On retrouve aux commandes Michael Land, Peter McConnell, et Clint Bajakian, trois des compositeurs historiques de la saga. Le travail rendu est excellent, les musiques sont très plaisantes à écouter. Néanmoins, on aurait aimé peut-être plus de compositions pour illustrer l’aventure. On a souvent l’impression de n’être servi que par les mêmes musiques, encore et toujours, de parfois passer 20/30 minutes sur la même séquence musicale, lue en boucle, au point que les musiques deviennent relativement agaçantes.

Le sound design est un peu plus fainéant par contre. Les dialogues ne sont pas doublés, seulement par quelques onomatopées malheureusement. Le reste des sons sont plutôt basiques, bien exécutés mais hélas un peu trop discrets. C’est peut-être l’aspect le plus négligé du jeu, qui malgré tout, rappelons-le a été conçu en période de covid. Ceci explique probablement cela.

Quel monstre a pu ravager ce petit bosquet ?

 

Pour conclure.

Ce fut un plaisir immense que de replonger dans la peau de Guybrush Threepwood. Return to Monkey Island est un jeu merveilleux, plein de bonnes intentions qui m’aura procuré un immense plaisir. Il s’adresse autant aux anciens joueurs de la saga, qu’aux nouveaux. D’ailleurs, si vous hésitez encore, par méconnaissance de l’univers ou des aventures précédentes, je vous conseille de vous rendre sur le site officiel et d’y consulter le scrapbook (disponible aussi dans le jeu), qui vous fera un petit rappel des aventures précédentes de Guybrush pour mieux attaquer ce nouvel épisode. Aucune raison de ne pas tenter l’aventure !

Envoyez vos vieilles ramettes de papier à Ron Gilbert. Merci.

 

Verdict :

 

Fiche technique :

• Genres : Point and click
• Développeur : Terrible Toybox
• Editeur : Devolver
• Langues : Français, Anglais, Italien, …
• Plateformes : PC / Switch
• Testé sur : PC (Ryzen 3600X, RTX 2080, 32Go)
• Prix : 22,99€ Steam / 24,99€ Switch
• Taille : 4 Go
• Date de sortie :19 sept 2022
• Magasins : Switch, PC (dématérialisé uniquement)