Aller au contenu Aller au menu Aller à la recherche

[Test] Roguebook - Coup de pinceau sur le genre Deckbuilding ?

[Test] Roguebook - Coup de pinceau sur le genre Deckbuilding ?
Flèche vers le bas Consultez directement le verdict

Abrakam Entertainment / Nacon - PC / Xbox / PlayStation / Switch - 1,5Go / Sous-titres et interface en français / Durée de vie minimale : 8h pour terminer le jeu (+ si affinités)

Et encore un ! Un quoi ? Un Rogue-Like Deck Building pardi ! Roguebook est un jeu qui mêle deux routines de gameplay “basiques” pour faire un jeu unique : de l’exploration, et évidemment des combats à coups de cartes à jouer.

 

La naissance d'un nouveau jour.

Le studio Abrakam est un jeune studio à l’origine d’un autre jeu nommé Faeria, mélange de deck building multiplayer fortement inspiré de Hearthstone et de stratégie. Véritable succès d’estime, le jeu est apprécié pour deux raisons principales : ses mécaniques, mais aussi et surtout, pour son style artistique et pour l’univers qu’il a mis en place. Et c’est ici l’un des points de départ du jeu qui nous intéresse aujourd’hui - Roguebook - puisque ce dernier se déroule dans ce même univers. Faisons simple : une jeune épéiste, Sharra, est piégée dans un livre magique, le Roguebook et doit restaurer les pages de l’ouvrage pour s’en libérer.

roguebook

Le menu du jeu nous gratifie d’un superbe artwork animé représentant le Roguebook dans son environnement…

 

Des rimes qui gardent leurs secrets.

Le jeu est articulé autour de 2 mécaniques principales : de l'exploration et du deck building. Et c’est justement par cette partie exploration qu'il tire son épingle du jeu. Il ne s’agit pas simplement d’une mécanique servant à faire des choix finalement assez binaires, mais d’une véritable boucle de gameplay qui mettra à rude épreuve votre sens de la stratégie. Je m’explique…Votre personnage se déplace librement dans les pages du Roguebook. A l’aide de pinceaux et d’encres, vous allez “redessiner” la page en cours d’exploration, pour révéler différents événements : des artefacts, d’autres encres, des coeurs de soin, de l’argent, des combats…Très limités en nombre et en pouvoir, les pinceaux et les encres doivent être utilisés intelligemment, pour découvrir le maximum de zones possibles. Car clairement, la réussite de votre exploration contribuera grandement à l’amélioration de vos personnages et donc du succès de votre run. Cette mécanique peut aussi vous mettre en danger, puisque vous pourrez, au fil de votre exploration, participer à des combats dont les récompenses vous permettront d’explorer plus en avant, au détriment, peut-être de la santé de vos personnages. Une balance récompense / risque très bien dosée.

roguebook

L’exploration d’une page matérialisée par des hexagones. Les pinceaux et encres ont le pouvoir d’en révéler un ou plusieurs d’un coup.

 

Se déroulera derrière les nuages.

Pour sa partie purement orientée combat et deck building, je suis un peu plus mitigé. Et c’est fort dommage, puisque le jeu se vante d’avoir été co-créé par le légendaire Richard Garfield, l’homme à l’origine du célèbre jeu de cartes à collectionner : Magic the Gathering. Rien que ça. Et pourtant, rien de vraiment très original dans les mécaniques de deck building. C’est sur deux points que je vais baser cette critique.

Premièrement, le système de cartes est en tous points identique à Slay the spire. On possède un pool d’énergie à utiliser pour jouer des cartes, à chaque fin de tour, le pool se re-remplit, on subit les attaques des ennemis, la défense en surplus disparaît comme par magie, et puis c’est tout.

roguebook

Les "voûtes" vous permettent de dépenser une petite somme d’argent pour acheter une carte que vous allez sélectionner parmi les trois proposées.

 

Et deuxièmement, en dépit des 4 personnages jouables (5 avec le DLC), il n’y a pas vraiment d’originalité dans leur fonction. C’est bien simple, les personnages utilisent quasiment tous les mêmes mécaniques…à part un, nous y viendrons.

Alors je vais tempérer un peu, le jeu vous permet de parcourir les pages du Roguebook avec 2 personnages en simultané, chacun possédant son propre jeu de cartes. Bien évidemment, vous allez pouvoir créer quelques synergies intéressantes, mais objectivement, rien de décoiffant. Reste le système de positionnement de personnage en avant ou en arrière, une mécanique basique mais somme toute intéressante. Le personnage de devant encaisse des dégâts, celui de derrière est à l’abri. Certaines cartes vont provoquer le changement de position de vos personnages, et tout particulièrement les cartes générant de la défense. A noter que la gestion de la défense est discutable d’un point de vue “logique”, mais terriblement efficace en jeu, la défense se “stocke” sur l’avant, jamais sur l’arrière. Cela permet, entre autres de choisir quel personnage encaissera les dégâts, afin d’économiser les points de vie de son partenaire.

roguebook

Vos deux personnages sont placés en ligne, celui de devant encaissera, le second est à priori à l’abri.

 

Malgré ces points intéressants, il est vraiment dommage de ne pas avoir utilisé le potentiel créatif de Richard Garfield pour réinventer le genre. Un acte manqué.

 

Et là, sur un arc en ciel.

Malgré ce système de combat assez convenu, difficile de ne pas apprécier Roguebook. Déjà, le jeu est fichtrement beau. La direction artistique est sublime, et le mot est faible. Artistiquement, l’équipe créative a fait un boulot fabuleux. Les personnages sont tous aussi bien pensés que réalisés. Le sound design est aussi très agréable ; les thèmes musicaux, sans être trop nombreux, sont assez discrets et dans le ton de cet univers. Les effets sonores sont, eux aussi, à la hauteur de ce que l’on pourrait attendre de ce type de jeu.

roguebook

Non mais osez me dire que ce n’est pas beau. Regardez les décors, regardez les personnages, et REGARDEZ-MOI ce monstre !!!

 

Et puis, il y a cette difficulté PARFAITEMENT dosée qui provoque ce sentiment, comme je l’ai dit plus haut d’être toujours sur le fil du rasoir, de devoir calculer le moindre déplacement, de jouer sur ses intuitions pour découvrir le maximum d’éléments de la carte, d’engager ou non un combat qui pourrait nous siphonner les points de vie de nos personnages et donc potentiellement les mettre en danger plus tard. La notion de bénéfice / risque est toujours présente dans Roguebook et c’est un véritable plaisir.

Enfin, il y a Seifer, le premier personnage que l’on va débloquer. Si ses mécaniques (Rage, sacrifice de points de vie…) sont assez convenues, il incarne merveilleusement cette balance bénéfice / risque. En fin de partie, le personnage est jouissif à jouer, il est le plus susceptible de déclencher des combos monstrueux qui pourront renverser totalement le cours de la partie. C’est vraiment dommage que les autres personnages n’aient pas bénéficié d’une telle qualité de design.

roguebook

La variété de design des ennemis est énorme, et fait à chaque fois mouche. Même après plusieurs dizaines d’heures de jeu, on en découvre de nouveaux :)

 

La réponse à notre histoire sans fin.

Vous l’aurez compris, j’ai l’impression de me répéter à chaque test, vous DEVEZ jouer à Roguebook. Ce post n’est pas sponsorisé :D

Roguebook a ses défauts, principalement liés à ses mécaniques un peu simples et déjà rencontrées ailleurs. Mais son concept et la façon dont il gère sa difficulté sont parfaites.

Je ne vous ai pas parlé de sa durée de vie. Terminer une run (c'est-à dire arriver au terme des 3 chapitres) m’aura pris 7 ou 8 heures. Débloquer tous les personnages 2h supplémentaires. De là, vous pouvez encore jouer une paire d’heures sur le mode “normal” du jeu, pour renforcer vos personnages et faciliter vos prochaines runs, ou bien lancer de nouvelles parties en vous infligeant des bonus bien hardcores, mais susceptibles de vous récompenser à la hauteur de vos efforts pour vos runs suivantes.

Et malheureusement, à l’instar de Monster Train (dont le test est lisible ici), le jeu ne propose pas de mode “infini”. Chose que je regrette sincèrement.

Enfin, je me dois de vous prévenir d’un point relativement critique : le jeu peut être cher à l’acquisition. 60 balles si vous souhaitez le pack complet, avec jeu + dlc mineurs et personnage supplémentaire. Il est heureusement assez souvent en promotion, et à cette condition (à moins que vous soyez fortuné, mais dans ce cas, faites des dons à Chromabox et attendez un peu ;) ) n’hésitez pas à investir, vous ne le regretterez pas.

 

Verdict :

Les +

  • Un univers vraiment sympathique, même si un peu de storytelling supplémentaire aurait été le bienvenu.
  • Difficulté vous mettant au fil du rasoir, très bien dosée
  • Le livre à “explorer”, un petit jeu dans le jeu
  • Seifer, d’excellentes mécaniques de jeu

Les -

  • Le prix trop élevé par rapport à l’expérience proposée.
  • Pas de mode infini
  • Sharra et Sorocco trop peu intéressants à jouer

On aurait aimé :

Un mode infini bon sang ! C’est vraiment un mal absolu tous ces roguelikes qui sortent sans mode infini punaise.

Dans le même genre :

Monster Train, Slay the Spire, Gordian Quest

Les yeux
C’est magnifique, pas besoin d’en dire plus.
9/10
Les oreilles
Ça manque peut-être de plus de compositions, mais c’est le mal dont souffrent en générale les jeux de petits studios. Du reste, c’est du bon travail !
7/10
Les mains
Note très élevée en dépit des mécaniques. Je juge ici l’ensemble de l’expérience offerte par le jeu, et surtout pour cette difficulté parfaitement dosée.
9/10
La plume
On manque de récit, mais on devine quand même des choses. Onirique.
6/10
La patience
Durée de vie plus que correcte. L’ajout des malus après la première run réussie est un plus.
6/10
Le porte monnaie
Le jeu est cher, vraiment trop cher. Une édition deluxe à 60€ avec le jeu + 4 skins + 4 illustrations alternatives + 4 dos de cartes + 1 classe…c’est abusé. Attendez les promos ! Elles sont fréquentes.
4/10
Le coeur
C’est encore ici un jeu étonnant, qui ne révolutionne pas le genre pour ce qui est des mécaniques de jeu de carte, cependant, la partie exploration, et la tension que le jeu génère pour vous mettre des bâtons dans les roues en font un des incontournables du genre, à mon humble avis.
9/10
Total : 7.1/10

 

Fiche technique :

  • Genres : Deck Building
  • Développeur : Abrakam
  • Editeur : Nacon
  • Langues : Français, Anglais, Italien etc…
  • Plateformes : PC / Xbox / Switch / iOS
  • Testé sur : PC version GOG
  • Prix : 24,99 € et 57,94 € en deluxe (surveillez les promos !)
  • Taille : 1,5 Go
  • Date de sortie :Mai 2021
  • Magasins : Xbox / PSStore / GOG / Steam / Nintendo Shop / Epic Game Store

 

Merci pour votre lecture ! Coeur bleu

Vous appréciez notre travail et désirez nous soutenir ?

Offrez-nous un café !

Partager : Facebook Twitter email

0 Commentaires

Il n'y a pas de commentaires pour l'instant

Ajouter un commentaire

L'ajout de nouveaux commentaires est temporairement désactivé sur ce post

Ces articles pourraient vous intéresser...

[Critique] Nos mots comme des bulles T02 Manga

[Critique] Nos mots comme des bulles T02

Cherry et Smile se mettent en quête du vinyle de M. Fujiyama, alité depuis son malaise. Après avoir fouillé le centre commercial de long en large la pochette en main, ils parviennent à reconnaître la tour de radio...

Lire la suite