[Test] Eternum Ex - Switch - en quête de Jeu NES éternel ?

Le légendaire Arthur, grand aventurier approchant du crépuscule de sa vie ne compte pas terminer celle-ci sans un ultime périple, en quête de jeunesse et gloire éternelle dans Eternum EX, sorti sur Nintendo Switch en format numérique mais aussi physique grâce aux français de Red Art Games !

 

Fiche technique :

• Genre : Arcade, plateforme, aventure
• Développeur : Zéro Uno / Radin Games
• Editeur : Flynns Arcade
• Distribution physique : Red Art Games
• Langues : Anglais
• Testé sur : Switch
• Prix : 7,99 € / 29,99 €
• Version : 1.0.4
• Taille : 208 Mo (Complet et à jour sur cartouche)
• Date de sortie initiale : 25 octobre 2018
• Date de sortie physique : 3e trimestre 2021 (2800 ex)
• Disponibilité : Physique et Dématérialisé

 

Quand les héros partent à la retraite

Sire Arthur est bien connu pour sa vie remplie de batailles, de victoires, de joies, mais aussi de peines… et comme on dit, on ne peut pas être et avoir été. Il est devenu “bien trop vieux pour ces conneries” et tout ce qu’il a connu dans le passé n’est plus que poussière à présent. Sans quoi que ce soit ou quiconque à perdre, et muni de sa canne de vieux croulant, il se décide à mener sa barque vers un défi ultime, retrouver le royaume souterrain diabolique de Samarnath d’où aucun chevalier n’est jamais revenu vivant. A la fois riche en trésors mais également en dangers, avec tout un tas de démons et créatures affreuses, dont 5 d’entre eux gardent précieusement les 5 orbes de la jeunesse éternelle.

Le programme est chargé, la messe est dite ! Il est temps de se lancer !

 

En ordre de marche

Eternum Ex est un jeu 2D à l’aspect pixel art old school très attrayant et soigné dont le menu principal est inexistant ou presque. L’écran titre nous montre d’emblée une vision simplifiée de l’univers dans lequel on va évoluer avec une animation où notre sire Arthur s’amuse à collecter des coffres remplis de trésors sur des plateformes.

Alternant avec celui-ci, un second écran nous explique visuellement ce qu’il sera possible d’ouvrir et de collecter :

 

Plutôt console ou arcade ?

Deux modes de progression sont proposés. Ceux-ci ne différencient pas le jeu dans sa forme ou son contenu mais dans la manière dont vous allez pouvoir progresser :

• Le mode console “comme à la maison” vous permet d’effectuer une sauvegarde à la fin de chaque monde et vous octroie 3 crédits en tout et pour tout.
• A l’inverse, le mode arcade ne permettra aucune sauvegarde mais vous offrira une infinité de crédits (Ah que c’est bon d’avoir les poches pleines de pièces !).

 

Premier dilemme qu’il sera bien judicieux de résoudre rapidement selon votre personnalité et vos aptitudes. Cet écran est non sans Rappeler celui de Rock Boshers DX qui propose exactement le même dilemme avec en sus une palette de couleur et des sprites variant selon le mode.

 

Personnellement le choix a été rapide... Je ne suis pas très doué donc 3 crédits cela fait trop peu. De plus j'ai tendance à “switcher” régulièrement entre plusieurs jeux, donc le mode arcade ma “obligé” à me concentrer sur Eternum Ex en particulier, sans évasion possible, en le mettant en pause entre chaque session ou extinction de la console. A vous de voir ce qu’il vous conviendra en tentant les deux modes tour à tour.

 

Choisi ton monde

Comme évoqué précédemment, le périple d’Arthur se décompose en 5 “mondes” eux même découpés en quatre niveaux ainsi qu’un château qui abrite l’un des cinq boss. De la même manière qu’un Super Mario World, vous pouvez constater votre progression sur une carte très léchée visuellement et à la fois sur une sorte de jauge située en bas de l'écran.

Chaque monde terminé libère l’accès au suivant, très classique comme approche au demeurant.

 

E1M1

Dès le premier niveau, on prend rapidement ses marques. Ceux-ci sont loin d’être vastes puisque globalement on aura l’impression de parcourir une immense pièce, immense en largeur mais également riche en hauteurs et plateformes. Ici, point de Metroidvania avec de longs couloirs, des portes, des accès… Nous sommes en présence d’un jeu purement arcade où les défis viennent à vous et non l’inverse. Votre progression se fera donc uniquement à l’intérieur de la pièce en cours avec comme principale but, collecter un maximum de trésors sans se faire attraper par les ennemis qui rodent, se cachent et apparaissent de plusieurs manières.

L’interface est claire avec un hud très classique : En haut à gauche se trouve le score du joueur, au centre le numéro de niveau et le temps restant, à droite le meilleur score (high score), en bas à gauche le nombre de vies restantes (on commence à cinq), à droite le mot EXTRA, qu’il sera possible de compléter en collectant des lettres.

 

Prise en main

Le gameplay est on ne peut plus simple avec les touches  B  ou  Y   pour sauter et  A  ou  X  pour attaquer (coup de canne ou autre selon le power up ramassé). Il existe quatre schémas de commandes inversant les touches d’action de plusieurs manières, à vous de voir en fonction de vos habitudes. Le menu pause accessible via + ou - sert d’ailleurs essentiellement à cela en plus de proposer de recommencer votre aventure.

N'hésitez d'ailleurs pas à tenter au Pad Pro de la Switch pour plus de confort.

 

Très axé plateforme 2D standard, le personnage d’Arthur se trouve être facile à manier. Pour un vieux papy il est étonnamment agile et saute comme un cabri. Heureusement car les plateformes sont nombreuses et les atteindre ne se fait via échelles ou cordes, non juste à la force du mollet ! L’animation du personnage est travaillée et nous donne l’occasion lors des sauts de dévoiler son caleçon rouge normalement caché par sa cape qui “s’envole”, cela me rappelle un autre jeu tiens…

Il fait de ces yeux...:D

 

Notre "arme" principale, la canne, est simple à manier et très rapide ! Il est possible d’être offensif en permanence en spammant simplement le bouton d’attaque. Pas de cooldown pour ce vieillard qui a décidément un bon coup de poignet ! La hitbox de notre canne est très permissive et permet d’atteindre les ennemis qui ne sont pas forcément pile en face de nous, mais également au-dessus et (légèrement) au-dessous. De même la hitbox du personnage permettra à ces derniers d’être très proche sans toutefois nous atteindre… mais attention ils sont rapides alors ne tardez pas !

Canneaaannneeeaaa !

Quel est le but ?

Le principe d’Eternum Ex est simple : ramasser tous les coffres d’un niveau afin de déclencher l’ouverture d’un portail dimensionnel. Pour ouvrir, collecter et faire disparaître ces coffres il suffit de passer dessus, selon leur couleur, ce sera plus ou moins facile car dans certains cas, ceux qui sont par exemple enchaînés, il faudra sauter depuis une plateforme au-dessous de celle où ils se trouvent et cogner le plafond avec la tête. Il sera bien utile de ramasser (et utiliser au mieux) un max de powerups puis une fois tous les coffres ouverts, retourner au portail se trouvant en général au centre de l’écran.

Sous ses faux airs de jeu "basique", on notera les très nombreux détails et la qualité de réalisation visuelle.

 

Les niveaux

Les niveaux sont globalement symétriques et proposent le même cheminement et la même disposition de plateformes à droite et à gauche du portail de sortie.

Les châteaux font exception avec une progression verticale identique à ce que l’on trouve dans les Mario Bros 2D récents. Dans ceux-ci il sera possible d'attraper des papillons et petits anges (partis trop vite) apparaissant subrepticement afin d'obtenir vies supplémentaires et autres bonus.

Non vraiment j'insiste, c'est très travaillé et ça donne envie de se démener !

 

Plus on évolue, plus il sera difficile de progresser, avec des plateformes plus espacées en largeur et hauteur, des murs, des plateformes volantes mobiles, des trous, de la lave et bien entendu beaucoup d’ennemis, pièges, nouvelles mécaniques de jeu et j’en passe…

 

My Enemies Of Us

Les ennemis se sont amassés en nombre pour accueillir comme il se doit sire Arthur : Loups garous qui peuvent s’enfouir dans le sol, sorcières, vampires, spectres qui traversent l’écran et les murs en ricanant, chauves souris qui vous suivent partout... Les ennemis sont nombreux et la variété de leur types présents à l'écran dépend du niveau en cours. Chacun d'eux est très travaillé, bien animé, avec des sons et un pattern distincts.

Oh bordel, des b...ouches volantes ? Laissez moi juste ramasser mes coffres !

 

Chacun d'eux peut vous terasser par simple contact ce qui peut s'avérer déjà très problématique en soi. Les éviter sera parfois bien compliqué, surtout les ennemis volants quand on se trouve sur une plateforme mobile. Bien heureux sommes nous d’avoir une hitbox de collision et d’attaque plutôt généreuse envers le joueur.

Ensuite, certains rodeurs seront doublement offensifs avec des chevaliers et archers vous envoyant de flèches. D'autres encore viendront vous coller en très grand nombre (ça grouille !) avec par exemple des limaces et autre joyeusetés pour les fans d'insectes et bestioles gluantes. Hmmmm, passé un certain stade il devient difficile de ne pas être encerclé (et c'est là qu'un power up de type bombe à fragmentation multi directionnelle peut s'avérer salvateur).

Non mais j'ai atterri dans le film Alien ou quoi ? Il est temps pour moi de partir au paradis des héros...

Power ups

Les power ups à collecter sont également nombreux : Temps supplémentaire, boules de feu, invincibilité, lettres E X T R A, bombes, vies, ouverture de portails de téléportation pour se “balader” rapidement à l’intérieur du niveau, ils sont nombreux et apportent une certaine diversité au gameplay... par contre leur durée de vie est relativement courte !

A vous de les mettre à profit rapidement et d’en faire bon usage… Malgré tout, gardez bien à l’esprit que vous ne serez jamais laissé en paix avec des ennemis qui popent sans arrêt et de manière infinie. Inutile donc d’essayer de tous les éliminer, ce serait du temps perdu mais un petit plus pour votre score perso qui figurera je l’espère en haut du leaderboard.

Allez, le sang a suffisamment coulé comme ça ! Tchaaaaaaoooooooo

 

Réalisation

Techniquement il n’y a rien à reprocher à Eternum Ex. Le soft sent bon la nostalgie, les hommages aux mécaniques et thèmes des années 80 / début 90 sont nombreux et l’envie de faire bien les choses est palpable. C’est peaufiné graphiquement au point de faire davantage penser aux belles heures des jeux Amiga qu’aux consoles de salon et bornes de cette époque là. Les boss sont d’ailleur une composante intéressante du jeu avec des apparences très travaillées et qui donnent bien une impression d’immensité. Les musiques sont de bonne qualité mais hélas très répétitives. Les effets spéciaux figurent également dans un registre qui n’est pas trop “sur utilisé” et donnent un peu plus de personnalité au jeu.

 

Difficulté

Eternum Ex est un jeu qui se veut accessible… au début et donne le temps au joueur de s’approprier ses règles et son gameplay. La difficulté augmente par paliers assez rapidement et demandera à celui-ci de l’investissement et de la concentration. sous ses faux airs de jeu facile Eternum Ex deviendra très exigeant et vous demandera d’être précis, d’optimiser votre temps (car il est limité !) et de trouver le moyen d’atteindre vos coffres sans vous faire défoncer par un piège ou un vilain monstre. Le scoring est bien entendu une des essences du jeu, il faudra donc que ce soit aussi votre crédo sinon vous trouverez celui-ci un peu lassant à la longue.

Le mode arcade sera très certainement la meilleure voie pour terminer le jeu grâce à ses crédits illimités.

 

Conclusionum EX

Pour ma part j’ai apprécié Eternum Ex sur de nombreux aspects, que ce soit visuellement, au niveau du gameplay, de la variété graphique et mécanique des ennemis… Le seul point qui m’a moyennement emballé est au final son essence que je ne peux pas lui reprocher, c’est très statique, on n’a pas l’impression d’évoluer, pas d’aventure ou de rencontres ni de puzzles à résoudre… non juste de la bagarre, de la collecte et du plateformer façon “arcade”, on change de pièce, de décors, d’ennemis et on recommence. Un aspect que des titres comme Devious Dungeon réussissaient à diluer avec des niveaux plus vastes et générés très finement de manière procédurale et un équipement qui pouvait évoluer de manière durable. Je suis sûr qu’Eternum Ex trouvera aisément son public mais je n’en fais hélas pas partie, désolé !

A recommander aux joueurs qui aiment les jeux exigeants.

Continue ?

 

Verdict :

 

Nous remercions Red Art Games qui nous a fourni une copie de review du jeu