[Test] Slay the Princess

Black Tabby Games - PC / Mac - 9 Go - Textes et interfaces en anglais - Durée de vie minimale : 6h

Si Slay the Princess vous intéresse, ne regardez pas de vidéos, ne regardez pas de screenshots, vous risqueriez de vous faire spoiler pas mal de choses !

Slay the Princess est un jeu du genre Visual Novel avec une forte empreinte horrifique ET humoristique. Et rien que dans cette petite phrase, j’ai tout dit. Néanmoins, si vous-vous laissez convaincre par les prochaines lignes, je tenais à vous prévenir d’un point important : le jeu n’est pas disponible en Français. Il s’agit d’une aventure que seuls les anglophones pourront traverser, et j’ai même envie de dire, les plus à l’aise avec cette langue. Slay the Princess est un jeu à l’écriture très soutenue et, Visual Novel oblige, très verbeux.
À l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai pas de précisions concernant la possibilité d’une traduction Française, et je trouve ça fort dommage, d’autant que le jeu a eu son petit succès d’estime et commercial, puisqu’il a tout de même plus de 7200 avis sur Steam. Curieux.

Je me dois aussi de vous prévenir, il va être très difficile pour moi de vous parler de fond en comble de Slay the Princess, je ne voudrais pas vous gâcher le plaisir de la découverte de l’histoire et du concept même du jeu tant ils sont entremêlés. Pour être plus clair, si je vous décris plus de 20 minutes du jeu, vous perdrez 100% de l’intérêt de cette aventure. J’ai parlé, plus haut, de l’empreinte horrifique du jeu. Rassurez-vous sur ce point, il n’y a pas de jumpscare, et les aspects horrifiques ne sont là que pour vous transmettre un léger malaise, une légère angoisse psychologique. Je ne sais pas si c’est mieux pour vous, mais si comme moi, vous en avez marre de sursauter sur votre siège, sachez que Slay the Princess ne vous prendra jamais en défaut. Sachez malgré tout que le jeu peut aborder des thématiques très sombres et délicates, comme la mutilation, le suicide et autres joyeusetés. À ne pas mettre entre toutes les mains.

L’inquiétante cabane retient prisonnière une princesse pouvant provoquer la fin du monde.

Voices in my head

Vous êtes dans les bois et une voix résonne dans votre tête. Elle se présente comme la voix du narrateur. Il vous explique que vous devez absolument tuer la princesse, sans quoi, le monde prendra fin. Vous ne savez pas non plus pourquoi vous êtes là, ni qui vous êtes. Et ce n’est pas important, puisque vous n’avez qu’une chose à faire : mettre fin aux jours de la princesse, enfermée dans une cabane dans les bois.
Le narrateur, qui vous intime de vous dépêcher, n'est pas qu’un narrateur. Il est une voix qui s’adresse directement à vous et à laquelle vous pouvez répondre et poser des questions.
Mais le narrateur n’est pas seul. Il y a une autre voix dans votre tête : la voix du héros. Une partie de vous, indépendante de pensée, qui a elle-même conscience d’être une petite voix à la limite de votre conscience, et qui peut même interagir avec le narrateur. Ça en fait du monde dans votre tête, n’est-ce pas ?

À partir de là, en tant que joueur, vous avez de nombreuses possibilités d’action, un peu à l’image d’un livre dont vous êtes le héros. Allez-vous questionner le narrateur pour tenter d’en savoir plus ? Allez-vous rebrousser chemin pour tenter d’échapper au meurtre que l’on vous demande de commettre ? Allez-vous mentir sur vos intentions, ou tout simplement succomber à la tentation d’assassiner la princesse ?
Ce qui est sûr, c’est que le narrateur cache quelque chose et que derrière son timbre de voix sympathique se cache quelque chose de plus important. Sans compter la voix du héros, qui viendra ajouter son petit grain de sel, et semer un peu plus la confusion dans votre esprit.

La cabane au fond du jardin

Inévitablement, vous allez, d’une façon ou d’une autre, devoir gravir cette colline, et atteindre la cabane inquiétante dans laquelle la princesse est emprisonnée. Et le narrateur vous prévient : faites attention, la captive va essayer de vous manipuler : il ne faut pas croire un traître mot de ce qu’elle pourra vous dire.
Vous sentez cette odeur de doute ? Il se passe quelque chose et vous êtes bien résolu à tirer cette affaire au clair.

Vous entrez dans le vestibule. La vétusté des lieux fait peine à voir. Vous êtes face à une porte et à sa droite, une table sur laquelle repose une dague. Derrière la porte descendent des escaliers qui donnent sur la cave dans laquelle la princesse attend, enchaînée. Elle vous adresse la parole et quoique le narrateur vous intime de faire, vous devrez prendre une décision et sceller votre destin et celui de la princesse.

C’est mon choix

Je ne peux pas vous en dire plus sur le déroulé des événements. Ce serait réellement foutre en l’air votre expérience du jeu. Je ne peux pas vous submerger non plus de nombreux screenshots tant cela mettrait en péril votre compréhension du jeu et de son histoire.

Ce que je peux vous dire, en revanche, c’est que ces 20/25 premières minutes décrites ci-dessus ne sont qu’une mise en bouche d’un univers tout à fait singulier. Au début, vous serez perdu, ne sachant pas trop quelles décisions prendre, ni même que penser. Mais de fil en aiguille, les pièces du puzzle s'emboîtent et ce sera pour vous (en tout cas, je vous le souhaite) une révélation grandiose, à la fois sur l’aspect narratif du jeu, mais aussi sur ses mécaniques purement vidéoludiques. Au départ, vous allez subir le jeu, et rapidement, vous apprendrez à le manipuler à votre guise. C’est une sensation tout à fait grisante que nous offre Slay the Princess.

Comment un être en apparence si fragile pourrait provoquer la fin du monde ?

Conclusion

Il faut l’avouer, visuellement, Slay the Princess est assez particulier. J’avais déjà repéré ce jeu à sa sortie, mais le style graphique m’avait repoussé. On dirait des dessins réalisés par un enfant de 12 ans qui veut faire du manga. Il faudra faire abstraction de tout cela, et finalement, croyez-moi, on s’y fait et on en vient à l’apprécier. D’ailleurs, on ne pourrait pas imaginer ce jeu autrement.
L'expérience est aussi consolidée par un très bon doublage assuré par les deux développeurs du jeu. Ils délivrent ainsi un excellent doublage, l'un pour le narrateur et les petites voix intérieures, et l'autre pour la princesse.

Le style graphique épuré fait aussi écho à un sound design assez minimaliste. Mais ici aussi, la performance est très bonne. On n'est pas au niveau de qualité d’un sound design issu d’un studio triple A, mais bon sang, toute cette histoire est magnifiquement accompagnée par des sons percutants qui vous prennent aux tripes. Musicalement, enfin, c’est aussi le carton plein. Les musiques se veulent assez discrètes tout en accompagnant parfaitement votre aventure, quelles que soient les situations que vous rencontrerez.

Slay the Princess est donc une excellente expérience à vivre. Si vous n’avez pas de problèmes avec l’anglais, et si vous aimez le genre, il s’agit là d’un incontournable qui saura vous procurer un grand nombre d’émotions variées. J’espère que ce test rapide vous aura donné envie de le découvrir. Bon jeu !

Verdict :

Fiche technique :

• Genres : Visual Novel
• Développeur : Black Tabby Games
• Editeur : Black Tabby Games
• Langue : anglais
• Plateformes : PC, Mac
• Testé sur : PC
• Prix : 17,49 €
• Taille : 9 Go
• Date de sortie : 23 octobre 2023
• Acheter : Steam, GOG