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[Test] Warhammer 40000 Rogue Trader

[Test] Warhammer 40000 Rogue Trader
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Owlcat Games - PlayStation 5 / Xbox Series / PC / Mac - 40 Go - Textes et interfaces en français

Warhammer 40k est un univers qui me fascine depuis très longtemps. Pendant ma jeunesse, je l’ai regardé d’assez loin, préférant son penchant médiéval. Je n’ai jamais eu la chance de jouer au Wargame, cependant, j’ai pu approcher 40k par d’autres jeux, tels que Necromunda, Space Crusade ou Rogue Trader dans sa version jeu de rôle papier. Puis, évidemment, par l’intermédiaire de quelques jeux vidéo au fil de ma carrière vidéoludique. Je ne suis clairement pas un expert, juste un amateur, surtout intéressé par le lore 40k. C’est donc avec beaucoup d’intérêt que j’attendais cette transcription vidéoludique, puisqu’elle combine un pan tout particulier de l’univers 40k que j’apprécie combiné à l’un, si ce n’est mon genre favori de jeux vidéo.

 

Préambule IMPORTANT

Commençons par la fin. Est-ce que vous devriez acheter Rogue Trader ? Si vous lisez ces lignes en 2024 : NON. Vous ne devez pas l’acheter. Pourquoi je vous dis ça ? Parce que Owlcat Games s’est foutu de la gueule de ses joueurs. Rogue Trader aurait pu être un jeu merveilleux. Pour que vous compreniez ma déception, il aurait pu se hisser dans mon top 3 de mes jeux favoris ever. Sur le papier, il avait TOUT pour exceller. TOUT, sauf le plus important : un studio de développement non coutumier des sorties vidéoludiques calamiteuses.

J’ai rarement vu un jeu aussi buggé que ce Rogue Trader. Je ne parle pas de petits bugs graphiques, de collision ou de pathfinding foireux ou autres trucs amusants. Je parle ici de bugs bloquants. Le type de bugs qui me font penser que le jeu n’a pas été testé correctement, ou que les bugs ont été délibérément ignorés par les développeurs, dans le seul et unique but de sortir à tout prix le jeu à la date prévue.

Je n’aurais jamais pu venir à bout du jeu sans ToyBox un outil créé par des moddeurs et qui permet, entre autres, d’agir sur le statut de certaines quêtes (commencée / en cours / terminée) et d’agir sur les “études”, à savoir des sortes de “switches” scénaristiques indiquant au jeu si vous avez fait tel ou tel choix ou action. Sans ToyBox et sans les indications précieuses des joueurs ayant subi ces mêmes bugs (merci reddit), ma run aurait irrémédiablement pris fin aux alentours des 60h de jeu, et ce, malgré les quelques patches et hotfixes propulsés par OwlCat. Quant à ce développeur, je dois être tout à fait franc avec vous. Je n’aurais plus jamais confiance en eux. Les deux jeux Pathfinder étaient aussi sortis dans un état consternant, et il semblerait que ce soit désormais leur routine habituelle. Plus jamais je ne me ferai avoir.

Enfin, pour vous expliquer ma façon de rédiger des tests pour Chromabox et pour justifier ce préambule épineux, sachez que la rédaction se fait pendant toute la durée de ma run. Alors que j’écris ces lignes, j’ai déjà rédigé les trois quarts de mon test, et je viens tout juste de terminer le jeu (dans la douleur), submergé par la frustration de ne pas avoir pu réaliser la run que je désirais faire.
Le plus frustrant pour moi a été l’impossibilité de finaliser TROIS quêtes de personnages secondaires.
Deux d’entre eux ont vu la progression dans leur histoire interrompue, et le dernier s’est retrouvé bloqué dans une pièce de mon vaisseau dont il n’est jamais ressorti. Et malheureusement, ToyBox ne m’a pas permis de régler ces problèmes.

Et si vous-vous demandez pourquoi je me suis acharné autant à rester (là où sur d’autres jeux, pour bien moins que ça j’aurais abandonné), lisez la suite du test et vous comprendrez. Donc je vous le redis, si vous comptez acheter ce jeu en 2024, je vous le déconseille vivement. Et si vous lisez ces lignes en 2025 : renseignez-vous de l’état du jeu.

Cette clarification me semblait vraiment importante. Si vous poursuivez la lecture du test (et je vous en remercie), comprenez bien que ce que vous-vous apprêtez à lire représente le côté lumineux de la force, et tout ce que le jeu aurait dû représenter à sa sortie.

 

Bienvenue en enfer

Nous voilà au 41ème millénaire. L’humanité a colonisé des millions de mondes dans la galaxie, et suite à l’Hérésie d’Horus, un événement durant lequel le fils préféré de l’Empereur de l’humanité l’a trahi et presque tué, l’Imperium n’est plus que l’ombre de ce qu’il a été. L’humanité ne survit que grâce au corps ravagé de l’Empereur, encastré dans le trône d’or et alimenté par le sacrifice quotidien de milliers de Psykers, des humains connectés au Warp, la dimension du Chaos. Sans Sa lumière, l’humanité serait condamnée et il n’y aurait plus que le Chaos.
Depuis 10000 ans, l’humanité affronte des périls mortels et se dépérit. L’Imperium est la proie d’une guerre perpétuelle aux quatre coins de la galaxie, contre les Xenos (des races extra-terrestres), des rébellions ou des cultes impies à la gloire des dieux du chaos.
Ce monde est un enfer.

enfer

Du sang, de la magie impie, de la crasse et de la rouille. C’est ça la vie au 41ème millénaire !

 

Gloire au Libre Marchand !

Il y a peu de castes qui détiennent autant de pouvoir que les libres marchands. Ces derniers sont des agents indépendants ayant reçu de l’Empereur une lettre de marque, un artefact leur conférant d’immenses pouvoirs (au sens politique du terme). Ce sont des diplomates, des aventuriers, des explorateurs, des découvreurs, des marchands, des maîtres, qui explorent la galaxie a la recherche de mondes isolés et oubliés, pour répandre Sa gloire, Sa justice et Son courroux.
C’est ici que vous intervenez. Dans Warhammer 40000 Rogue Trader, vous incarnez un Libre Marchand qui par la force des choses, va devoir remettre un peu d’ordre dans les étendues de Koronus, un secteur isolé de la galaxie.

 

L’après Baldur’s Gate 3

Il y a quelques semaines, la presse spécialisée et les joueurs se demandaient comment il serait possible pour un CRPG de briller après Baldur’s Gate 3. La réponse est simple, et tout bon joueur de CRPG vous répondra la même chose que moi : avoir une bonne écriture, un bon système de jeu, un univers riche, des personnages marquants etc. L’enrobage, heureusement, ne fait pas tout. Et quand bien même, ce Rogue Trader est très joli dans son ensemble et le travail effectué par les équipes de Owlcat rend parfaitement hommage à l’univers de 40k. Seule ombre au tableau, évidemment, l’état fonctionnel consternant du jeu dans lequel il est sorti. Gardez toujours ceci en tête.

 

Premier contact

Comme tout bon CRPG qui se respecte, vous allez devoir créer ou sélectionner votre futur personnage principal. Soit vous pourrez choisir un personnage pré-construit (qui fait ça?), soit créer votre propre corsaire de l’espace. Premier constat, on est à des années lumières de ce que les plus grands représentants du genre CRPG nous proposent. Vous n’aurez pas de choix de race : vous êtes un libre marchand, un fier représentant de la race humaine, pas un vulgaire xeno ! Dans un premier temps, vous aurez à choisir diverses options de personnalisation de votre personnage, depuis le genre, jusqu’au visage, à la coupe de cheveux, les traditionnels tatouages, implants, voix, portrait etc.

Viennent ensuite différentes options plus ou moins explicites qui viendront définir votre Libre Marchand : son monde d’origine, son triomphe et ses heures sombres, qui définissent quelques modificateurs de caractéristiques. Le choix le plus important reste néanmoins la doctrine, qui correspond ni plus ni moins à la classe. 4 seront disponibles au départ, et celle que vous choisirez définit l’archétype principal de votre personnage, que vous ferez évoluer plus tard dans de nouvelles spécialisations, seulement accessibles à telle ou telle doctrine.

Pour terminer il vous faudra déterminer vos caractéristiques principales : capacité de combat, de tir, l’agilité, l’intelligence, la force mentale etc.
L’éditeur se termine enfin sur la “personnalisation” de votre personnage, tout à fait anecdotique, puisque vous n’aurez qu’à sélectionner son type et son nom, le tout sans influence autre que le visuel.

inventaire

La gestion de l’inventaire fait le job, cependant, Rogue Trader ne sera pas le jeu qui règlera le problème des inventaires bordéliques. On se demande si ça arrivera un jour.

 

L’éditeur de personnage est donc un outil très complet, c’est indéniable. Cependant, il souffre de deux gros problèmes. Le premier, concerne certaines traductions vis à vis des doctrines. C’est confusant, et je ne peux que vous conseiller de regarder sur internet comment les gens construisent leur personnage, et leur “plan de carrière”. Cela vous évitera bien des erreurs que vous ne pourrez pas corriger facilement (il faudra par exemple utiliser ToyBox au risque de corrompre votre sauvegarde). Enfin, le second problème, c’est que le jeu vous balance toute sa complexité mécanique dès cet éditeur. Owlcat Games aime la complexité. Quand on aime le genre, ce n’est pas un problème, cependant, le jeu vous envoie dès le départ des dizaines de statistiques, de formules mathématiques et autres notions, sans vous laisser le temps d’assimiler petit à petit toutes ces informations. Vous êtes dans le flou dès le début.

Heureusement, les infobulles (si on passe quelques soucis de traduction) sont très complètes, certaines font même appel à d’autres infobulles, vous apportant un peu plus d’explications. Croyez-moi, vous allez souffrir :)
Rassurez-vous néanmoins, après quelques heures de jeu, vous allez vous habituer et comprendrez même ce qu’elles impliquent. Mais il faut admettre que ce premier pas dans l’univers de Rogue Trader est particulièrement rugueux.

 

Le grand saut

Au commencement du jeu, votre personnage n’est pas un libre marchand. Il est un potentiel héritier de Theodora Von Valancius, une puissante Libre Marchande cherchant à former celui ou celle qui lui succèdera. Vous êtes donc convoqué sur son vaisseau amiral (on parle d’un vaisseau abritant 25000 personnes quand même), et vivrez donc en son sein un prologue qui vous conduira vers votre ascension en tant que Libre Marchand à part entière.

Ce sont donc ces premières heures qui vont vous donner les bases essentielles à retenir, tant sur l’aspect purement mécanique du jeu que sur son aspect narratif. Vous allez comprendre les principales forces en présence dans l’aventure que vous allez vivre, vous comprendrez à quel point l’humanité est fragile et exposée aux forces du chaos, attendant la moindre petite faille pour corrompre n’importe quel être vivant.

Ce prologue sera aussi l’occasion de vous présenter certains de vos futurs acolytes avec lesquels vous traverserez bien des péripéties : Abelard, Idira et Soeur Argenta. Trois représentants, ou archétypes typiques de cet univers : Le vieux soldat bourru et dévoué à son Seigneur-Capitaine, une psyker non assermentée, et une sœur de bataille. C’est ici que vous serez aussi confronté à diverses situations qui ne vont pas décoiffer les habitués du genre. Dialogues à choix multiples avec des jets de caractéristiques, lignes spécifiques à l’alignement que vous donnerez à votre personnage (Dogmatique, Hérétique, Iconoclaste), et choix qui viendront s’ancrer plus durablement dans le temps.
Bien évidemment, c’est aussi au cours de ce prologue que vous vivrez vos premiers affrontements, mais nous y reviendrons dans le paragraphe plus bas.

En clair, les premières heures de Rogue Trader sont excellentes et particulièrement stimulantes. Tout est mis en place pour vous plonger dans l’univers et vous donner les premières clés de compréhension. Vous serez confronté avec intelligence à toutes les mécaniques essentielles pour vous lancer dans l’aventure.

 

Adeptus Militarum

Globalement, dans ce type de jeu, nous sommes confrontés à deux types de combats. Le temps réel avec la fameuse pause tactique, et les combats au tour par tour. Rogue Trader a fait le choix du mode tour par tour, que personnellement je préfère au premier, évidemment lorsque c’est bien fait.

soeur argenta

Soeur Argenta, littéralement le compagnon le plus efficace et lethal au combat.

 

OwlCat Games a fait le choix cependant de complexifier les affrontements auxquels nous sommes généralement habitués. Ici, il n’est pas question de ne sortir que vos deux ou trois attaques les plus puissantes pour remporter un affrontement. Non, ici Rogue Trader base ses affrontements sur l’utilisation de buffs et debuffs et sur les complémentarités de vos personnages. Techniquement donc, lors du tour de l’un de vos personnages, vous devrez préparer votre affrontement, en utilisant de buffs divers, ayant un effet immédiat, ou qui s’étale un peu plus dans le temps. L’intérêt étant par exemple de sacrifier les points d’action d’un personnage dans des compétences qui vont améliorer les compétences d’un ou plusieurs compagnons, de créer des failles dans les défenses des ennemis que vous pourrez exploiter deux ou trois tours de jeu plus tard. C’est une approche particulièrement intéressante, qui est néanmoins entachée par la nécessité de répéter parfois 2 ou 3 actions, à tous les tours, pour maximiser vos actions suivantes.

Dans l’ensemble, les affrontements restent tout de même relativement faciles, et manquent parfois d’originalité, en tout cas, au début de votre aventure. Le jeu prend le parti de vous faire affronter des dizaines d’ennemis à la fois (15, 20 parfois) que vous éliminez avec facilité, mais qui occasionnellement pourrons vous donner quelques sueurs froides.
Cependant, après un Baldur’s Gate 3, on peut aussi regretter l’impossibilité de jouer avec l’environnement pendant les combats. Certains affrontements permettent de tirer sur des barils explosifs, mais c’est trop rare et beaucoup moins efficace (et impressionnant).

Plus tard dans le jeu, vous aurez aussi l’occasion de participer à des combats spatiaux, durant lesquels vous devrez manoeuvrer, toujours au tour par tour votre vaisseau contre un ou plusieurs ennemis.
Il faut savoir que ces combats sont bien moins intéressants que les affrontements “sur terre”, surtout au début de l’aventure, car les capacités de votre vaisseau seront très sommaires. Néanmoins, leur difficulté peut-être réglée au plus bas, indépendamment de la difficulté globale du jeu sur ces phases de gameplay plus traditionnelles, si vous souhaitez les rendre plus rapides.

 

Une multitude de systèmes

Pour ceux qui connaissent les jeux de OwlCat (et particulièrement les Pathfinders), vous n’êtes pas sans savoir que les développeurs ont la fâcheuse tendance d’ajouter de nombreux sous systèmes de gestion de “royaume”, qui viennent, soyons clair, casser l’expérience. Alors, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour vous. La mauvaise, c’est que Rogue Trader possède un tel système. La bonne, c’est qu’il n’est pas si intrusif que ça. Dans l’Univers de W40k, les Libre Marchands dirigent généralement un ou plusieurs mondes. Il est donc logique et inévitable que vous possédiez vous aussi diverses colonies dans les étendues de Koronus. En échange de ressources collectées pendant vos explorations spatiales, vous aurez la possibilité de développer vos colonies. Vous pourrez ainsi débloquer des compétences spécifiques pour vos personnages, des équipements, d’autres ressources, et même dans une certaine mesure, développer l’alignement de votre personnage. Des 3 CRPG de OwlCat, nous avons là le système le plus optionnel, le moins intrusif, le plus rapide à utiliser et le moins contraignant.

Et puisque l’on parle de systèmes de jeu, il faut savoir que voyager dans les étendues de Koronus demande aussi un peu d’organisation. Pour les non-connaisseurs de 40k, le voyage inter-systèmes se fait (en tout cas pour l’humanité) à travers le Warp, cette fameuse dimension parallèle extrêmement dangereuse et abritant les forces du chaos. OwlCat a eu la bonne idée de rendre dangereux les déplacements dans les étendues de Koronus (on parle d’un secteur de la galaxie composé de centaines de systèmes solaires). Il vous faudra établir des routes entre ces systèmes, qui seront matérialisées sur la carte des étendues par des‘ couleurs : vert, jaune, orange et rouge, selon leur niveau de dangerosité. Si vous décidez donc d’emprunter une route warp de couleur jaune, orange ou rouge, vous exposez votre vaisseau à certains dangers ou événements. Pour les moins dangereux, les conséquences seront purement narratives et apportent un peu de lore Warhammer 40000. Par exemple, des membres de l’équipage devront être expulsés dans l’espace car ils auront été victimes de mutations du Warp.

Mais pour les routes les plus dangereuses, votre vaisseau pourrait subir une invasion de démons du chaos envoyés par l’une des 4 divinités, Nurgle, Khorne, Slaanesh ou Tzeentch. Et croyez-moi, vous n’en avez pas envie.

warp violet

Le violet est la couleur qui signe le passage du warp. L’hérésie plane dans l’air.

 

Pour remédier à cela, vous aurez à votre disposition des points de navigation que vous pourrez dépenser pour rendre les routes dans le Warp un peu plus sûres, et de façon définitive. Cependant, cette mécanique n’est pas sans défauts. Certains systèmes auxquels vous devrez accéder pour progresser dans l’intrigue principale nécessitent une dépense substantielle de points de navigation pour devenir accessibles. Il convient donc d’économiser ces points.

Un autre système propre à ce jeu et que je n’ai, pour ma part jamais rencontré dans un autre CRPG : le fonctionnement des “magasins”.
Vous êtes un Libre Marchand. Pour vous donner une image, c’est un peu comme si vous possédiez, à l’échelle terrestre, la richesse cumulée de tous les milliardaires vivants et ayant jamais vécu. Votre fortune est techniquement infinie.
Et un Libre Marchand ne s’encombre pas d’aller voir le premier paumard au détour d’une rue pour aller faire ses emplettes. Non, un Libre Marchand s’approvisionne auprès de ses partenaires commerciaux.
C’est ainsi que vous possédez ce que le jeu appelle un “Facteur de profit”. Il s’agit d’un chiffre fluctuant au gré des décisions que vous pourrez prendre tout au long de votre aventure. Ce facteur de profit (et votre réputation aussi) est un prérequis à l’obtention de divers objets et équipements auprès de vos partenaires. Objectivement, c’est un système particulièrement bien pensé compte tenu du lore et du statut de votre personnage. Cependant, si on pouvait émettre une petite réserve, c’est que ce système n’est jamais vraiment expliqué, et au premier abord, il semble relativement complexe, surtout pour la revente de tout ce que vous pourrez amasser au cours de votre aventure. Si vous êtes perdu, des guides sont disponibles sur internet.

Enfin, dernier sous-système : les décisions “narratives”. Il arrive parfois qu’un événement majeur se produise dans votre aventure, et se déroule sous forme de récit retranscrit dans un livre. Souvent racontés par un personnage extérieur (un soldat par exemple), vous aurez, un peu à la manière d’un livre dont vous êtes le héros, à faire des choix, souvent portés par des jets de caractéristique qui influeront sur la suite des événements. Superbement illustrés, ces récits sont captivants et peuvent même avoir une influence capitale sur ce qui suivra.

illustration gravure

Non mais regardez-moi ces illustrations sérieux ?

 

C’est bien écrit

Bon, vous l’aurez compris, OwlCat a mis le paquet sur tous les aspects narratifs du jeu. L’histoire est assez bien écrite, et les rebondissements assez nombreux. Le seul petit bémol scénaristique, je trouve, concerne les différentes menaces du jeu. OwlCat s’est retrouvé avec un très joli jouet, et a voulu exploiter tout ce que Warhammer 40000 propose dans son lore. On est confronté à une intrigue en tiroirs. Quand on en ferme un, un autre s’ouvre et ainsi de suite. Dans les faits donc, vous découvrez que le grand méchant est utilisé par un méchant encore plus méchant, puis un autre, puis un autre, et encore un autre à la fin. La plupart des menaces de cet univers sont bien présentes : les 4 facettes du chaos (et même le chaos unifié), les genestealers, les humains eux-mêmes, les nécrons etc. Il manque les Tau et les Orks, même s' il ne fait aucun doute que les DLC viendront "corriger" cela.

Et puis enfin, il y a les personnages. Honnêtement, c’est limite un carton plein. On s’attache à tous les personnages, et OwlCat a réussi la performance de regrouper les principaux archétypes (en tout cas, des plus appréciés et connus) autour du Libre Marchand et de rendre ça plutôt cohérent, encore une fois. J’adorerais vous parler de chacun d’entre eux, mais ce serait rendre ce test encore plus long. Sachez juste que vous serez entouré d’une Soeur de Bataille, d’un Space Wolf, d’un Assassin Drukhari, d’une Aeldari, d’un soldat Vétéran, d’un Inquisiteur, d’une Psyker non assermentée, d’un Magos du Mecanicus, d’une Navigatrice et d’une Contrebandière. Les relations entre ces derniers ne sont pas toujours au beau fixe, et vous aurez parfois à régler divers conflits en ces derniers (et qui dans les pires cas peuvent déboucher sur le décès malencontreux d’un des protagonistes), et bien évidemment, pour les plus lubriques, vous aurez même la possibilité de courtiser certains d’entre eux.

c'est très beau

Celui qui dit que Rogue Trader n’est pas un beau jeu est un fou.

 

 

Oooh. C’est de toute beauté

Dire que Rogue Trader est très beau est un euphémisme. Rogue Trader est sublime. Le travail de retranscription de l’univers de Warhammer 40000 est tout simplement hallucinant. La variété des décors est dantesque, et le jeu vous fera visiter de nombreux lieux, tous différents et particulièrement fidèles à tout ce que la franchise a construit depuis bientôt 4 décennies. C’est splendide. Les architectures si particulières à l’imperium sont retranscrites à la perfection. Et si il n’y avait que ça ? Vous aurez l’occasion de fouler Commorragh, la cité sombre de Drukharis, des planètes à la végétation luxuriante, des Space Hulks dévastés, diverses cités, des mondes forges et j’en passe. Tout ceci sublimé par des effets de particules et de lumière saisissants.

Rogue Trader a beaucoup de défauts, mais sur ce point, il n’est pas attaquable, vous pouvez le voir sur les captures d’écran.
Du reste, il faut admettre que le jeu est animé de manière sommaire. On ne peut pas dire que les efforts des graphistes aient été concentrés sur cet aspect là, le jeu offre réellement le minimum syndical. Chaque personnage possède des animations génériques. Certaines actions contextuelles n’affichent même aucune action, remplaçant cela par un fondu au noir de l’écran, pour afficher un avant et un après dans les décors. Après, pour l’essentiel : vos personnages se déplacent sans accrocs, et contrairement à pas mal de jeux du genre, ils ne donnent pas l’impression d’avoir un bâton de psyker dans le fondement.

On regrette également une absence quasi totale de mise en scène. Je dis quasi totale car le jeu propose quelques tentatives sur les deux derniers chapitres du jeu, avec quelques jeux de caméra un peu kitch et maladroits.
On s’en serait néanmoins passé, compte tenu de la modélisation sommaire des personnages (et particulièrement des visages), qui en gros plan viennent gâcher la beauté des panoramas. Mais je vous rassure, ces moments sont rares, et entre nous, la modélisation est largement suffisante pour la vue propre à ce genre de jeux. Les personnages s’intègrent parfaitement à leur environnement et c’est tout ce que l’on demande, surtout dans des décors aussi beaux.

 

Sonore aussi

Le travail réalisé par OwlCat sur la musique et le sound design en général est aussi parfait.
On ne peut pas dire qu’ils ont tout inventé sur le plan musical (puisque beaucoup s’y sont déjà attelés sur d’autres productions, y compris des amateurs), mais ils ont réussi à offrir à Rogue Trader une excellente bande son, ni plus, ni moins.
En résulte une musique parfaitement en adéquation avec cet univers: des guitares électriques délivrant des mélodies lentes, très mécaniques, accompagnées d’une orgue puissante et de percussions délivrant des sons métalliques entêtants et anxiogènes. Certains thèmes sont même parfaitement intégrés à l’action du jeu, chose assez rare dans le genre je trouve, avec une musique qui monte tout doucement, à peine audible pendant des scènes très spécifiques et verbeuses et montant crescendo lorsque la tension monte. C’est merveilleux, vraiment.

Quant au sound design, il est tout aussi efficace. On pense évidemment aux tirs d'armes à feu, permettant, même les yeux fermés, d'identifier sans difficulté le type d’armes utilisées. Les impacts des munitions sur les armures des ennemis, le bruit des épées tronçonneuses ou le déchaînement des éclairs du warp sont magnifiques. Si je devais quand même pinailler sur quelques détails, je dirais que l’ambiance de certaines cités aurait peut-être nécessité un peu plus de travail pour retranscrire l’activité humaine indécente de ces dernières.
Vocalement aussi, le travail est propre, les acteurs qui ont prêté leur voix ont tous et toutes leur propre empreinte vocale, et c’est un réel plaisir pour les parties doublées, même si tous les dialogues ne le sont pas.

Sur ce point, je met toutefois un petit bémol sur la voix de Ulfar, un peu trop “synthétique” pour accentuer le physique hors normes du space marine, et aussi, et surtout, les voix génériques de votre Libre Marchand, qui sont toutes un peu trop passe-partout.

autre illustration

Pour le plaisir d’une autre illustration.

 

Conclusion

Au regard de tout ça, vous me direz, Rogue Trader est un banger. Vous venez de lire tout le bien que j’en pense au point d’oublier mon tout premier paragraphe ? Alors je vais vous le dire dans des termes simples. Warhammer 40000 Rogue Trader aurait pu être une lettre d’amour à l’univers de Warhammer 40000, finalement, c’est une lettre d’insulte à ses joueurs.

 

Verdict :

Les +

  • Warhammer 40000
  • L’un des médias proposant l’expérience visuelle et scénaristique la plus juste de cet univers.
  • L’écriture des personnages est dans l’ensemble excellente
  • De bonnes idées sur les combats
  • La gestion du protectorat, ni trop lourde, ni trop chronophage, et qui apporte des bonus intéressants.

Les -

  • La caméra qui peut être un peu pénible sur les espaces à plusieurs niveaux.
  • Les personnages manquent un peu d’animations.
  • Le jeu est clairement trop long. 3 chapitres auraient vraiment suffit, avec plus de quêtes annexes.
  • Les combats franchement pénibles à partir du 4ème chapitre.
  • Les BUGS.
  • Les BUGS.
  • et les BUGS.

On aurait aimé :

1 an de développement en plus pour gérer l’immense quantité de bugs. Ou un an de moins pour un jeu plus condensé et moins buggé ?

Dans le même genre :

La saga Baldur’s Gate, Pathfinder, Tyranny…

Les yeux
Le seul point noir concerne l’animation, un peu simpliste par moments
9/10
Les oreilles
Difficile de faire une meilleure illustration sonore de cet univers. Un bonheur.
10/10
Les mains
Ca se joue correctement. La caméra cause parfois des soucis. L’ergonomie de l’interface (dans les fiches de persos ; l’inventaire…) aurait mérité plus de travail.
6/10
La plume
C’est la meilleure retranscription de cet univers du point de vue de la narration. Ça reste fidèle malgré quelques petites incohérences.
9/10
La patience
Allez, c’est beaucoup trop long, et cette sensation est accentuée par des combats qui deviennent vraiment chiants à partir de l’acte 4. Et les bugs viennent pourrir l’expérience.
4/10
Le porte monnaie
C’est vendu 50 balles. Ok. Mais qui vend un jeu à ce prix dans cet état ?
3/10
Le coeur
C’est un coup de poignard dans le dos. Je prend les choses à coeur, mais bon sang, quel gâchis et quel foutage de gueule.
4/10
Total : 6.4/10

 

Fiche technique :

  • Genres : CRPG
  • Développeur : Owlcat Games
  • Editeur : Owlcat Games
  • Langues : Français, anglais, etc.
  • Plateformes : PS5, Xbox Series, Pc, Mac
  • Testé sur : PC
  • Prix : 50,00 €
  • Taille : 45 Go
  • Date de sortie : 7 décembre 2023
  • Magasins : Xbox, PS5, PC/Mac (Steam, GOG)

 

 

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1 Commentaire

Cornell
le 04 janvier 2025 à 01h11
Excellente critique, je suis ravi d'avoir commencé le jeu récemment, car pour le moment aucun bug à déclarer !? Tout a été patché depuis ? Joueur et collectionneur des soeurs de bataille et fan hardcore du lore, je me devais d'y jouer, c'est excellent, mais trop bavard à mon goût, ça miaaaaaule, mais bon je ne suis peut être pas assez habitué au genre, moi qui suis fan des jeux from software qui laissent deviner plus qu'ils ne racontent.

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