[Test] Super Onion Boy 2 - Switch - tous en rang !

Pour une énième fois, Ratalaika Games nous propose un portage console de platformer 2D old school directement inspiré de Super Mario Bros, Kirby et autres Sonic. Proposant pourtant quelques idées sympathiques et petits détails qui pourraient faire la différence, je vous le dis de suite, il ne faudra pas chercher LA grande révélation dans ce jeu mais pour autant, faudra-t-il faire l'impasse ?

 

Fiche technique :

• Genre : Plateforme 2D
• Développeur : Marcell Rocha / PowerSlash Studios
• Editeur : Ratalaika Games
• Langues : Anglais
• Plateformes : Xbox, PS4, PS5, Switch, PC
• Testé sur : Switch
• Prix : 4,99 €
• Version : 1.0.0
• Taille : 37,5 Mo
• Date de sortie : 28 janvier 2022
• Disponibilité : Dématérialisé

 

 

Ça présente bien

L’interface du jeu est plutôt mignonne et classique avec un menu simpliste proposant de jouer et accéder à quelques options : gérer la musique, les effets et supprimer sa save (Qui serait assez masochiste pour recommencer le jeu ? :D).

Il sera possible de revenir à n’importe quel niveau débloqué avec la traditionnelle grille de sélection, qui en sus permettra de consulter le nombre d’étoiles décrochées dans chacun d’eux.

Voilà, ni plus ni moins, rien à voir ici, circulez, on démarre !

 

C’est l’histoire d’un mec

Pour changer des habitudes, ce ne sera pas un plombier aux hormones en effervescence qui sera le héros de cette aventure mais un homme Oignon avec une sorte de blouse de travail et sa petite casquette qui va bien (non, pas celle de Terry Bogard mais presque puisque lui aussi va … presque.. jouer des pieds et des mains !).

La paisible contrée d'Onion Land (j'invente car l'auteur n'a pas daigné nommer cet endroit magnifique) subit une invasion de robots drones volants en provenance de la forêt sombre. Ceux-ci en profitent pour se servir et emporter les gentilles... créatures du coin : carottes, kiwis, fruits, légumes, animaux et amis de notre nouveau poto (feu ?).

Comme notre oignon est du genre dur à cuire, il ne sera pas emporté.

 

L’histoire n’est pas bien claire mais en gros, la suite on la connaît bien, il est le dernier espoir et il va falloir taper dans le lard des vilains méchants et autres victimes transformées en zombies à la solde de l’envahisseur pour mettre fin à ce siège !

 

Nivellement par le bas

Sans révolutionner quoi que ce soit, les niveaux sont plutôt bien pensés et agencé. Relativement longs et alternant plateformes classiques fixes ou mobiles, dangers fixes et mobiles eux aussi, ennemis et projectiles en tous genres. La progression est très basique avec des “escaliers” et sauts simples, pas d’échelles ni de gros aller retours, tout se déroule en mode Super Mario Bros (les hommages sont nombreux) de gauche vers la droite avec rares possibilités de retour en arrière... le tout sur 30 niveaux.

Un tuyau, un tronc, peut importe le flacon, pourvu que l'on ait les pièces

 

Le but premier de Super Onion Boy 2 sera de ramasser un max de pièces d’or (et non pas des onion rings) mais également 5 grosses étoiles qui se trouvent éparpillées dans les recoins de chaque niveau. Il faudra au passage ouvrir des coffres proposant des … pièces, coeurs et potions (le contenu est identifiable en fonction de la couleur du coffre), le tout sans mourir... puis atteindre la sortie.  

Les coffres rouges renferment à coup sûr des petits coeurs... rouges.

Vers le milieu du niveau et souvent juste avant ou après un endroit proposant un pic de difficulté, un checkpoint est présent pour “sauvegarder” la progression et pouvoir y revenir en cas de mort... tant que l’on a suffisamment de vies. Bien pratique, surtout sur les niveaux "compliqués" et très longs.

En cas de mort, vous perdrez votre dernière transformation et repartirez avec un personnage aux capacités très basiques :(

 

Les environnements sont variés, colorés, les fonds détaillés et l’on aura même l’occasion au sein d’un seul et même niveau d’aller se perdre dans les profondeurs sous-marines, se balader en forêt et naviguer entre les nuages…

Comme un air de déjà vu...

 

Gameplaie

Piloter notre héro “Garçon Oignon” se fait de manière naturelle avec les touches habituelles pour se déplacer (croix ou stick) et sauter . A mesure qu’il ramasse des potions dans les coffres (touche pour les ouvrir) il peut se transformer de plusieurs manières : Ninja, Mage ou Bubble man.

Cette transformation sera indispensable pour espérer progresser... heureusement il y a justement le bon coffre avant ce mur de pierres.

 

Si l’apparence change du tout au tout visuellement, cela lui apporte également des pouvoirs et habiletés complémentaires en fonction de la transformation :

• Tirer des projectiles à plus ou moins longue portée ()
• Sauter plus haut (en maintenant après avoir sauté sur un ennemi)
• Planner (maintenir )
• Effectuer des doubles sauts ( + )
• Rester en l’air pendant les tirs ( puis ).

 

Ces variations de gameplay sont bienvenues malgré leur apparente simplicité.

Petit bémol : Dans certains cas, quand les plateformes et vides se succèdent, vous appuierez peut-être trop tôt sur la touche saut en atterrissant, ce qui vous empêchera de redécoller et vous plongera directement au cœur du danger ou du vide. Dommage que ce “cooldown”, certes compréhensible, gâche parfois un peu l'expérience de jeu. Il m'est arrivé de mourir bêtement plusieurs fois à cause de cela.

 

Fait rare, il sera possible de pousser – tout aussi rarement – des objets : caisses, rochers… et ainsi déblayer des passages ou accéder à des hauteurs. L’utilisation de cette fonctionnalité est très limitée, voire anodine et n'amène qu’un aspect puzzle ultra limité au jeu. En contrepartie, Super Onion Boy 2 n'hésitera pas à vous envoyer quelques rochers déboulants à vive allure sur vous. Indie es-tu là ?

Allez on pouuuusse. Si seulement la baguette pouvait m'éviter de faire chauffer les muscles.

 

Mi haine mi fruit

Les ennemis sont relativement variés, voguent au sol, sous l'eau, sont parfois volants ou sautillants... sous forme de végétaux et d’animaux… C’est un gros patchwork de ce que l’on peut rencontrer dans d’autres jeux, certains d’ailleurs disposent de sprites qui semblent dénoter d’avec le thème "acidulé" du titre, comme les chauve-souris et autres... réincarnations de... Stitch (?) pour ne citer qu’eux, qui semblent sortis d’un titre plus sombre.

Les ennemis je n'en ai que faire ! Invincibilitééééé

 

Les cœurs que vous récoltez (qui vous suivent dans les airs) ne sont pas cumulables et servent de “seconde chance” afin de ne pas mourir au premier contact avec un vilain bestiau. Oui car ici pas de jauge, et un héros qui tombe dans le coma à la moindre touchette d’une carotte ou crabe… va comprendre.

On n'est pas au niveau de difficulté d'un Tortues Ninja dans les algues electrifiées mais il faudra rester prudent avec les courants ascendants... On ne sait jamais qui est le plus dangereux entre la pique ou le surimi sur pattes.

Visuellement

Super Onion Boy 2 est dans la grosse moyenne des jeux de plateforme rétro pas chers, c’est plutôt mignon, coloré et varié, plus que d’habitude… sans toutefois proposer un environnement différent ou une variation à chaque niveau mais plutôt de cinq en cinq. Techniquement c’est fluide et sans bug particulier (enfin si une fois j’ai fini empalé dans une stalactite sans possibilité de m’échapper ni mourir).

Comme c’est maintenant la coutume avec les jeux qui veulent se donner un genre retro, on devine parfaitement la “grille” et les “blocs” qui composent les niveaux. Rien d’exceptionnel ou transcendant, cela reste très “cubique”, bien plus que les jeux dont Super Onion Boy 2 s’est inspirés, qui malgré les contraintes techniques de l’époque, avaient réussi à sortir de ce carcan et cette simplicité.

J’aurais aimé voir un peu plus de prise de risque dans le level design.

 

La bonne surprise viendra du côté des animations, que ce soit du perso ou des ennemis. Les développeurs ont pris le temps de faire correctement les choses avec un perso qui au bord d’une corniche fait semblant de perdre l’équilibre, commence à s’endormir si on ne le bouge plus… et les têtes des ennemis lors de leur trépas sont parfois bien drôles. A cela s’ajoutent quelques touches par ci par là comme des feuilles mortes qui tombent tranquillement jusqu’au sol ou encore les écumes et vagues qui se matérialisent lorsque l’on rentre et sort de l’eau.

Debout moussaillon !

 

Combats de boss, sans saveur

En général, les boss sont des ennemis un peu plus gros que la moyenne, cela ne vous aura pas échappé. Dans la plupart des jeux, ceux-ci sont biennnn plus grands et redoutables que ceux d’Onion Boy.

Ici hélas, les boss n’ont rien de géant, ni d’impressionnants. S’il leur arrive d'effectuer des charges et envoyer des projectiles, leurs patterns sont risiblement simplistes et les dégommer ne demande presque aucun effort. Dommage sachant que certains niveaux m’ont, de par l'enchaînement des plateformes et ennemis chronométrés, fait bien plus péter un câble côté difficulté.

Mais que fais tu là Eugène ?

 

Le dernier boss par contre est probablement LE pic de difficulté du jeu. Jeu qui a essayé juste avant de vous rincer avec un niveau 30 complètement saugrenu côté difficulté et longueur. Pourquoi ? parceque le checkpoint ne se trouve pas juste avant le boss, non non, il se trouve juste avant un speed run assez dingue et quelques ennemis biens sentis qui nous séparent de celui-ci. Voilà donc le pourquoi du comment.

 

Ail, mes oreilles, non ça va en fait.

Les musiques sont plutôt agréables (!) et dans le style chiptune 8/16 bits. tout cela sonne raccord avec le style, et il y en a un peu plus qu’à l'accoutumée avec ce genre de jeux, tout bénef donc.

Les bruitages par contre sont ultraaaa classiques des jeux Ratalaika et semblent venir de la même base de donnée de samples où tout le monde va piocher pour chaque jeu de plateforme rétro qui sort. Usant pour les oreille, un peu de personnalité que diable :( !

 

Conclusion Bros 2.0

Pour être honnête, je suis heureux de l’avoir fini et désinstallé car je n’ai trouvé dans ce jeu, malgré sa réalisation exemplaire, aucun élément distinctif de la myriade de jeux du genre. C’est certes beau et bien animé, bien détaillé, mais non, je n’arrive plus à accrocher c’est l’overdose. Il est temps que Ratalaika Games propose autre chose ou quelque chose de bien plus abouti et "qui change vraiment".

Côté difficulté, Super Onion Boy 2 propose du challenge avec quelques gros pics. Globalement la courbe de difficulté sera assez douce et pourrait autant plaire aux débutants et enfants qu’aux hardcore platformers (ceux qui auront terminé Tortues Ninja sur NES avec une seule vie trouveront certainement le jeu facile ^^').

A recommander pour passer le temps sur de petites sessions ou pour faire découvrir le genre à un enfant (ce que j’ai fait et le titre lui a plu, c'est déjà pas si mal !).

C'est encore plus rempli que le coffre à Onc' Picsou ici !

 

Verdict :

 

Nous remercions Ratalaika Games qui nous a fourni une copie de review du jeu