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[Test] Arietta of Spirits sur Switch

[Test] Arietta of Spirits sur Switch
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Sorti le 20 août sur consoles et PC, Arietta of Spirits est un “jeu d’aventure charmant aux textes remplis d'émotions, au gameplay haletant et aux combats trépidants” proposé par Third Spirit Games et Red Art Games (distribution physique et numérique, voir notre news à ce sujet). L’histoire est celle de la jeune Arietta venue passer des vacances en famille dans la cabane de sa grand-mère, récemment décédée. DA en pixel-art très mignonne, gameplay “à la” Zelda 2D, aventure aux thèmes universels comme le deuil et la famille et teintée de fantastique : bienvenue dans le monde d’Arietta et des esprits !

 

Fiche technique :

  • Genre : Action / Aventure / RPG
  • Développeur : Third Spirit Games
  • Editeur : Red Art Games
  • Langues : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Japonais, Portugais, Russe, Chinois
  • Plateformes : Switch, PS4, Xbox One, PC (Steam)
  • Testé sur : Switch
  • Prix : 14,99€ (Steam) / 19,99€ (Switch, PS4, Xbox One)
  • Version : 1.2.3.0
  • Taille : 258 Mo
  • Date de sortie : 20août 2021
  • Disponibilité : Physique et Dématérialisé (démo jouable sur Switch)

 

pixel art

C’est parti pour une nouvelle aventure en pixel art !

 

Esprits de famille

Déjà annoncé depuis de longs mois mais daté et détaillé lors du Guerilla Collective Showcase du 12 juin dernier, Arietta of Spirits n’avait eu aucun mal à s’y distinguer, notamment grâce à son esthétique 16-bits. Première création du studio finlandais Third Spirit Games, composé principalement de Samuli Siimestö (histoire, musique et sound design), Kimmo Bordi (programmation) et Matti Ervasti (pixel art), le jeu fait en effet immédiatement penser à certaines productions d'antan, comme les Zelda 2D et notamment A Link to the Past. Un esprit 16-bits invoqué par le pixel art du titre mais également dans son gameplay, comme j’y reviendrai plus bas - même si sur ce point-là le jeu se rapproche davantage d’un Secret of Mana.

indéniablement zelda

Le style “Zelda 2D” d’Arietta of Spirits est indé...niable

 

Intéressons-nous d’abord à l’histoire qui est, selon la communication des développeurs et de l’éditeur français Red Art Games, le cœur du projet. Et le mot “coeur” n’est pas choisi au hasard tant l’accent a été mis sur l’aspect “émotionnel” de l’aventure. Cette aventure est celle d’Arietta, une jeune fille (de bientôt 13 ans) venue sur une île passer des vacances avec ses parents dans la cabane de sa grand-mère maternelle, récemment décédée. C’est la première fois que la famille se réunit sur place depuis sa disparition et, rapidement, on comprend que la mort et le deuil seront au centre du scénario.

émotion

En route pour l’aventure, et pour l’émotion

 

L’île mystérieuse

Comme annoncé, l’émotion est bien au rendez-vous : on ressent bien cette douloureuse épreuve au travers des échanges entre les trois membres de la petite famille. Que ce soit au cours du trajet en voiture les conduisant sur le lieu de leurs vacances ou lors du premier repas réunissant Arietta, sa mère et son père autour d’une table, les discussions sont hasardeuses, les mots fuyants, les blancs nombreux. Jusqu’à ce que la maman perde ses moyens dans une scène parvenant très bien à retranscrire ce moment de peine et de désoeuvrement, face à une chaise vide lui remémorant sa mère disparue.

un seul être vous manque

Un seul être vous manque...

 

Rapidement, Arietta of Spirits va pourtant mettre de côté ce réalisme mélancolique pour aborder le thème de la mort sous un angle plus... fantastique. Alors qu’elle a déjà débuté son rôle d’aventurière sur l’île en affrontant une armée de guêpes avec son épée en bois fétiche pour aller récupérer trois pommes destinées à garnir le crumble concoctée par sa mère (pendant que son père coupe du bois ou s’occupe du jardin, en avant les clichés), Arietta va faire la rencontre d’Arco, un curieux personnage bleu ectoplasmique, sorte de fouine volante…

fouine volante

C’est qui que tu traites de fouine volante ??!

 

Liaison dangereuse

Ce dernier, qui vient de lui sauver la vie, apprend à la jeune fille qu’il vient d’une dimension parallèle à la sienne, le “Royaume des esprits”, et que son rôle est celui d’un “guide spirituel” aidant les personnes décédées à devenir des esprits et, donc, à passer d’un monde à l’autre. A la manière d’un Spiritfarer (toute proportion gardée), on sent ainsi poindre l’idée directrice du jeu : régler les affaires des morts dans le “monde des vivants” pour leur permettre de rejoindre le Royaume des esprits.

votre mission

Votre mission, si vous l’acceptez...

 

Pour ce faire, Arco pourra en effet compter sur Arrie, qui est loin d’être une jeune fille de 13 ans comme les autres. En voulant la protéger d’esprits belliqueux et en partageant son énergie avec elle, il a fait d’elle une “liaison”, un être humain lié à son guide spirituel et par conséquent capable de percevoir le Royaume des esprits qui l’entoure et donc d’interagir avec les deux dimensions. Arrie, qui n’est pas la seule dans ce cas sur Terre, se voit ainsi attribuer une difficile mission, en tant que “liaison” : accompagner les esprits perdus mais également affronter les entités maléfiques…

épée

C’est parti pour la guerre épée !

 

Gameplay (trop) simple, basique

Sans rentrer plus en détail dans le scénario d’un jeu très court et qu’il serait dommage de spoiler ne serait-ce qu’un peu, voilà donc notre petite Arrie sur le sentier de sa destinée, épée en bois à la main. C’est le moment idéal pour aborder le gameplay du titre, qui se veut conforme à celui de ses modèles de l’époque 16-bits. Sans surprise, on peut se déplacer, donner des coups d’épée, effectuer une roulade pour esquiver et… c’est presque tout. Un “bouclier spirituel” sera bien à débloquer un peu plus tard, mais cela reste malgré tout léger : on aurait aimé d’autres armes (arcs, bombes, etc.) ou artefact pour diversifier l’épopée.

guêpes

Vos premiers adversaires seront des… guêpes fougueuses !

 

D’autant que ce manque de variété n’est pas le seul point noir d’un gameplay peut-être trop conforme à ses aînés. Parfois, il arrivera ainsi de pester contre la maniabilité, capricieuse en phase de combat. Je m’explique : si notre héroïne peut se déplacer dans huit directions (haut, bas, gauche, droite ainsi que les quatre diagonales correspondantes), elle ne peut attaquer (avec Y sur Switch) que dans quatre. Ce qui causera quelques “fautes de frappes”, des dégâts subis dans les “angles morts” et, fatalement, beaucoup de frustration… D’autant que, autre désagrément, si vous avez la mauvaise idée de frapper un élément du décor non destructible, Arrie se figera quelques micro-secondes !

angles morts

Ouille ! Attention aux angles morts !

 

Chasse à coeurs

Heureusement le jeu - qui propose au début de l’aventure trois niveaux de difficulté (ainsi qu’un quatrième, “extrême”, se débloquant une fois l’histoire terminée) - est généreux en points de vie, matérialisés par des cœurs “graphiques” comme dans tout bon Zelda-like qui se respecte. Ces derniers seront à récupérer sur le cadavre de vos ennemis quand votre vie sera faiblarde ou bien plus simplement en ratissant touffes d’herbes et autres caisses en bois - là encore les amateurs des aventures de Link ne seront pas dépaysés.

my heart will go on

Comme dirait la poétesse québécoise Céline : “My hearts will go on”

 

Pour revenir sur les ennemis, il s’agit soit d’entités “terrestres” (guêpes sous différentes formes plus ou moins agressives, “charge-souris”, etc.), soit d’errants, des monstres sortis tout droit du Royaume des esprits. Si les errants ne pourront être battus qu’une fois votre épée en bois transformée par Arco en “épée spirituelle”, la manière de les terrasser ne diffèrera en aucun cas. Simplement, certains mobs auront plus de points de vie que d’autres, ou seront plus rapides, attaqueront à distance, avec projectiles, etc.

rats

Prenez garde, les rats des grottes sont connus pour toujours attaquer en bande

 

Arrie l’exploratrice

Ces combats interviendront assez souvent durant votre périple. Il faut dire que l’île sur laquelle Arrie et ses parents ont choisi de passer leurs vacances est tout sauf paisible. Que ce soit sur les chemins, en forêt ou dans les grottes sombres dont elle regorge, les ennemis seront partout. Il faudra en découdre pour accomplir les tâches confiées à notre héroïne en sa nouvelle qualité de “liaison” : récupérer un bijou de famille, débarrasser les environs d’un monstre ou encore venir en aide à certains habitants. Outre ces missions principales et obligatoires, des quêtes annexes permettront de gonfler la durée de vie du jeu en forçant à parcourir de fond en comble les différents tableaux.

bébés esprits

Parmi les quêtes annexes : celle de retrouver 20 “bébés esprits” cachés sur l’île...

 

Enfin, Arietta of Spirits offrira également quelques affrontements de boss que j’ai trouvé fort sympathiques. Ces phases vous demanderont un peu plus de réflexion et de stratégie que le reste du jeu (qui se parcourt de façon linéaire, même si les mobs pourront vous compliquer la tâche), avec des ennemis plus imposants et bien plus retors. Et si la majorité des boss reste “classique”, deux d’entre eux utilisent des mécaniques d’attaque astucieuses et originales, basées sur l’invisibilité pour l’un et le tir continu de projectiles “invincibles” à esquiver pour l’autre, obligeant à se creuser la tête pour éviter le game over.

allo papa

Allo papa ? Non rien la routine, j’affronte un boss pas beau… Et toi, toujours à couper du bois ?

 

Hommage non sans dommages

Si Arietta of Spirits est un témoignage d’amour de trois développeurs à des productions 16-bits ayant marqué l’histoire du jeu vidéo, cet hommage ne s'est pas fait sans dommages. J’ai déjà mentionné les “couacs” liés au gameplay concernant le positionnement approximatif d’Arrie par rapport à ses opposants durant les affrontements, mais ce n’est pas la seule fausse note. Ainsi, si le côté graphique fonctionne à merveille (la direction artistique en pixel art est très jolie, même si le manque de variété dans les environnements est dommage), l’ambiance sonore reste continuellement en retrait. Les bruitages ne sont pas extraordinaires et aucune musique n’est mémorable.

très joli

Avouez que c’est très joli !

 

Mais selon moi le gros point noir du titre de Third Spirit Games est sa durée de vie - surtout pour un prix de 20 euros (sur consoles). D’une part l’histoire est très courte (comptez entre 3 et 5 heures pour terminer l’aventure, selon votre style et votre envie de compléter toutes les quêtes et obtenir les 29 “récompenses” - les succès ingame), mais en plus le “rallongement” de celle-ci n’est jamais flatteur. Je m’explique. Si vous passez plus de temps que prévu dans les niveaux, c’est bien souvent parce que vous tournez en rond, que vous avez pris le mauvais embranchement ou que vous n’avez pas su distinguer le bon sentier du mauvais. Car malheureusement, le jeu ne propose ni carte pour s’orienter, ni voyage rapide. Certes, une fois une “mission” terminée Arrie sera “téléportée” à la cabane, mais en dehors de ça il faudra vous repérer tout seul, au risque de vous perdre.

oh non

OH NON ! Je suis déjà passé DEUX FOIS sur ce pont…. !

 

Mon avis

Je n’aime pas qualifier un jeu vidéo, ou n'importe quelle autre création, de “petit”. Car derrière une œuvre, il y a bien souvent un boulot monstre réalisé par une équipe passionnée ayant passé énormément de temps à la développer. Pour autant, si Arietta of Spirits n’est pas un “petit” jeu, il offre une “courte” aventure rendant hommage à des productions d’action-aventure en 2D qui n’avaient pas que des aspects positifs. Et, fort malheureusement, son gameplay un peu trop sommaire et pas toujours irréprochable - notamment dans l’urgence des combats -, sa patte sonore quelconque et sa durée de vie famélique (surtout en comparaison de son prix) viennent ternir une expérience par ailleurs fort sympathique, avec une jolie direction artistique en pixel art et surtout une histoire touchante, bien ficelée aux personnages attachants et hauts en couleurs. Alors, même si, à l’image d’Arrie, “laison” entre son monde et le Royaume des esprits, Arietta of Spirits s’égare par moments entre ces deux constats, j’en garde pour ma part le positif. Car dans le jeu comme dans la vie, le cœur, la passion et l’émotion l’emportent toujours.

quête

Je vous laisse, une nouvelle quête m’appelle !

 

Verdict :

Les +

  • Histoire touchante, personnages peu nombreux mais attachants
  • Univers intéressant
  • Jolie direction artistique pixel art “16-bits”
  • Combats de boss agréables (particulièrement les 2 derniers)
  • Intégralement en français (textes)
  • Difficulté “extrême” débloquée à la fin du jeu

Les -

  • Très court (3-5h), surtout par rapport à son prix
  • Pas de map ni de voyage rapide
  • Gameplay limité (marche, attaque, roulade, bouclier), et surtout rigide et brouillon en combat
  • Trop peu d’armes ou d’équipement
  • Très peu de PNJ et d’environnements différents
  • Ambiance sonore en retrait

On aurait aimé :

Que l’aventure dure un peu plus longtemps, avec d’autres quêtes par exemple ou d’autres PNJ à aider, qu’on puisse compter sur une carte et/ou du voyage rapide pour éviter de tourner en rond et des aller-retours inutiles, que les combats gagnent en précision et que la musique nous transporte davantage...

Dans le même genre :

Toutes proportions gardées : Zelda A Link to the Past, Secret of Mana, Earthbound...

Graphismes :
8/10
Musique et sons :
5/10
Gameplay :
7/10
Scénario et histoire :
9/10
Durée de vie :
5/10
Rapport qualité / prix :
6/10
Coup de coeur :
8/10
Total : 6.9/10

 

Nous remercions RED ART GAMES qui nous a fourni un code de review du jeu

 

Merci pour votre lecture ! Coeur bleu

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