Amis fans de shoot em’ up et de retrogaming, Ratalaika Games, coutumier des portages de jeux indépendants sur consoles, passe à la vitesse supérieure et nous propose aujourd’hui un portage sur Nintendo Switch du légendaire jeu MegaDrive : GleyLancer !
Fiche technique :
- Genre : Shoot em’ up
- Développeur : Masaya Games, Extreme.
- Portage : Ratalaika
- Editeur : Shinyuden
- Langues : Anglais, Japonais, d'autres à venir
- Testé sur : Nintendo Switch
- Egalement dispo sur : PS4, Xbox, Mega Drive
- Prix : 5,99 €
- Version : 1.0.0
- Taille : 23,5 Mo
- Date de sortie initiale : 1992
- Date de sortie : 15 octobre 2021
- Disponibilité : Dématérialisé
Portage ?
Le studio espagnol Ratalaika n’en est pas à ses débuts en ce qui concerne le portage de jeux PC et mobiles. Avec de très nombreux titres adaptés et distribués sur Nintendo Switch, Xbox, PS4, PS5, PS Vita... et même 3DS... ils maîtrisent le portage de jeux d’un toujours plus grand nombre de moteurs tels que : Unity, Construct 2, Ren’Py, RPG Maker, Game Maker Studio, Adventure Game Studio... et plus récemment d’anciennes consoles et ordinateurs personnels comme l’Amiga, la Game Boy, la Mega Drive ou encore la SNES, et disposent d’un certain savoir faire qui commence enfin à être reconnu avec notamment l’excellente compilation Turrican Flashback !
C’est donc aujourd’hui, dans ce raz de marrée d’adaptations arcades et anciennes consoles que nous vivons depuis deux ans (voir nos tests de Psikyo Shooting Stars), que Ratalaika se lance dans un nouveau portage de jeu Mega Drive ! Et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit d’un de ses meilleurs shoots du tout début des années 90, à savoir GleyLancer, aujourd’hui quasi introuvable en cartouche physique originale, y compris dans sa réédition de 2019, et encore moins à prix raisonnable !
Alors, pour 5,99 €, ce qui semble être une excellente affaire, est ce que le jeu en vaut la chandelle ? Etant donné que j’ai pris l’habitudes des interfaces (souvent riches) accompagnant les émulations et portages de jeux arcade, notamment ceux proposés par la société Hamster, je me suis attendu à ce que celle de Ratalaika Games soit probablement plus simpliste et directe… et je dois avouer que je suis heureux de m’être lamentablement planté !
Une configurabilité exemplaire
Avant de parler du jeu lui-même parlons de l’accueil qui nous est fait, avec une très belle interface, “premium” et surtout actuelle (Elle n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle de Turrican Flashback).
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Ce qui “choque” d’entrée dans GleyLancer c’est son menu qui n’est pas celui du jeu lui-même, mais celui du “launcher” qui va permettre de lancer l’émulation mais également bien d’autres choses faisant le lien entre passé et présent.
Les options, qui sont extrêmement nombreuses, permettent de :
- Visualiser ET éditer les touches attribuées à chaque action dans le jeu
- Choisir entre le mode “Classique” et “moderne”.
Le mode moderne apportant un certain nombre de petit plus très agréables comme :
- Permettre de modifier en temps réel le système de visée de nos compagnons.
- Prendre les commandes du tir secondaire avec le stick droit.
- Changer la vitesse du vaisseau à la volée.
- Sauvegarde des scores.
- Des sous-titres “so 2021” avec une police récente lissée.
- Choisir le format d’affichage : étiré, étiré 4/3, ou 4/3 pixel perfect.
- Choisir un fond d’écran pour les zones hors cadre (possibilité de laisser vide).
- Activation d’un mode CRT (écran cathodique), lui aussi ultra configurable :
- Plusieurs types de masques sont disponibles, tous plus réussis les uns que les autres.
- L’intensité du masque et des scanlines sont ajustables.
- Luminosité, contraste, gamma également.
- Courbure de l’écran.
- Effet Trinitron.
- Coins arrondis.
- Les sous-titres sont disponibles en Anglais ou Japonais, et une mise à jour prochaine proposera même le français parmi d’autres langues !
- La vitesse de la fonction “Rewind” est ajustable... héhé oui et je peux vous assurer que vous risquez de l’utiliser... un peu !
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Il vaudra mieux effectuer ces réglages en cours de jeu pour avoir un meilleur aperçu du rendu final, la touche ZR permettant de prévisualiser à taille réelle à tout moment.
En dehors des options, et outre la fonction rewind, il sera possible de sauvegarder ou restaurer l’état d’une partie (6 slots de sauvegarde, “savestates” en anglais), une fonction indispensable quand on parle d’émulation !
Allez lançons le jeu j’en peux plus d’attendre !
Retour vers le futur, sans Delorean
Le jeu démarre - pour de vrai cette fois - par une intro composée de très nombreuses illustrations avec un style manga / animé, des dialogues et une direction artistique pour le moins ultra réussie.
La partie sonore n’est pas en reste avec des musiques de toute beauté accompagnant merveilleusement le déroulé de l’histoire :
Nous sommes en 2025, la fédération des forces terrestres a été submergée par une attaque massive d’envahisseurs venus du fin fond de l’espace. Parmi la flotte de navires spatiaux de la fédération, nous suivons les aventures de l’équipage du vaisseau amiral : l’Oberon.
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Une D.A. qui n’est pas sans évoquer quelques souvenirs.
Alors que la flotte entière est sous le joug d’une énorme puissance de frappe adverse, l’un de leurs vaisseaux est mystérieusement désintégré, évanoui, emporté, par un maillage de petites corvettes ennemies… en l’espace de quelques secondes seulement.
Ce n’est pas n’importe qui qui vient de disparaître car il s’agit du père de l'héroïne que nous incarnerons : Lucia. Désemparée et pleine de chagrin, elle n’est pourtant pas du genre à baisser les bras.
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De toute beauté !
N’écoutant que son courage et avec l’aide de ses compagnons, elle obtiendra l’accès (pourtant interdit) au Gley Lancer, un puissant chasseur de combat expérimental qui pourrait bien être la seule planche de salut permettant de retrouver et sauver son cher et tendre papounet…
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Allez Lucia !
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Go !
C’est là qu’apparaît le vrai écran titre menu du jeu d’époque, avec ses propres options : difficulté, activation ou non du mode histoire, tir manuel ou automatique, vitesse de base et enfin test des musiques, sons et voix.
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Bon, il est temps de lancer une partie là !
Il est possible à tout moment de mettre l’émulation en pause avec + et réafficher le menu de l’émulateur avec la touche - . Toutes les options de ce dernier étant modifiables à la volée.
L’action, la vraie
Nous démarrons une nouvelle partie et le jeu nous propose de configurer les “movers”, sortes de compagnons invincibles de notre chasseur qui nous aideront à fighter davantage d’ennemis en même temps.
- Normal : les tirs se font vers l’avant
- Reverse : les tirs se font vers l’arrière
- Search : vise automatiquement les ennemis (hmmm pratique…)
- Multi : tire en diagonales. Si on recule, tire en diagonales arrières
- Multi-R : idem mais dans les sens opposés
- Shadow : Les deux compagnons suivent votre trajectoire avec un léger décalage (à la queue leu leu)
- Roll : Les deux compagnons gravitent autour de vous et tirent dans toutes les directions… mouais
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Chaque mode est décrit en détails, avec parfois une petite touche d’humour (mais pas sur ce screen :D).
L’avantage du mode “Modern” étant que l’on pourra switcher facilement d'une mode à l'autre lors des combats.
C’est parti pour l’action. On se retrouve sur notre tout premier niveau, qui prend place dans un énorme champ d'astéroïdes. Nous découvrons immédiatement un effet de parallaxe réussi avec une multitude de scrolls sur une quantité de profondeurs, donnant une impression d'immensité.
Notre chasseur est pour l’instant seul et ce n’est qu’en cours de mission que nous récupérerons un mover, puis un autre… tout en essayant de ne pas se faire ratatiner par les premiers ennemis qui pointent le bout de leur nez.
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Le mover est pile poil entre l’ennemi et moi… il va falloir ruser.
Le chasseur est maniable et dispose de plusieurs vitesses qui permettront d’alterner phases d’extrême précision et phases plus dynamiques, où des mouvements amples d’évitement seront de rigueur. Utilisez ZR et ZL pour augmenter ou diminuer la vitesse.
Concernant les movers, j’ai opté la plupart du temps pour le mode “search” qui nous aide à détruire le gros des troupes ennemies sans trop se compliquer la vie.
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Ils font ce qu’ils peuvent pour viser juste mais il faudra parfois les aider… à bien prioriser.
Seul problème de ce premier niveau… il est trèèèèès difficile de distinguer fond et premier plan. De nombreux projectiles seront donc difficilement identifiables comme tel, entraînant la mort dès le premier impact. (ça ne rigole pas !). Heureusement les niveaux disposent de sortes de checkpoints invisibles à partir desquels on pourra recommencer, mais ce n’est pas sans fin…
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Il est trop tôt pour entrer son nom sur le leaderboard (local), panthéon des meilleurs joueurs (enfin, pires pour ma part)...
Sinon il y a la fonction rewind, pouvant s’activer à tout moment et de manière illimitée avec la touche L . Ah ? Intéressant !
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Les dangers peuvent venir de toutes les directions.
Les movers peuvent être équipés d’armes différentes, très variées comme des boules plasma, lasers, “sabres lasers”, lance-flammes, balles rebondissants et j’en passe. Il suffit de ramasser un mover (de formes et de couleurs différentes) dans un niveau pour changer l’arme en cours des deux dont nous sommes déjà équipés.
Les différents niveaux (11 !) sont variés en termes d’identité : présentation, fond, couleurs, ennemis... et apportent chacun des challenges spécifiques. Le premier c’est la lisibilité, le second nous propose de survoler un océan.
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...où les dangers viendront des airs mais également de sous la surface.
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Il sera même possible de plonger... mais attention aux hauts fonds!
Les niveaux, déjà garnis en ennemis de tailles et formes très variées, se concluent tous par un boss, et la musique - déjà excellente - change progressivement vers des notes plus inquiétantes, rapides, annonciatrices de grabuge ! J’ai véritablement adoré !
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Remarquez l’écume autour de celui-ci, et la coloration plus foncée de la partie immergée… je rappelle qu’à la base c’est un jeu Mega Drive et que plus récemment j’ai déjà vu beaucoup moins soigné côté détails.
Les niveaux suivants se compliquent un peu plus avec des obstacles de plus en plus nombreux en plus des ennemis habituels. Notamment dans le niveau de la “grotte” :
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“Attention, chute de pierres”, on va explorer un scrolling alternant horizontal et vertical. Attention au vertige !
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Les boss sont variés et parfois bien “couillus” !
Cutscene, mon amour
GleyLancer n’est pas un simple shoot où on enchaîne les niveaux sans comprendre ce qu’il se passe ni où l’on va. Quelques magnifiques, détaillées et longues scènes intermédiaires sont proposées et nous font avancer dans l’histoire, avec comme pour l’introduction, de très belles illustrations animées et dialogues.
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Luci...actarus ?
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Un hommage à peine déguisé...
Je ne vous en montre pas plus mais il faut bien l’avouer, la tentation est grande.
Difficile mais pas sans aides
GleyLancer est, on ne va se mentir, un jeu difficile, et j’ai du mal à me dire que j’aurais pu réussir à ne serait-ce que dépasser le second niveau sur Mega Drive sans vraiment me la donner à fond, même en mode easy. Heureusement, aujourd’hui le jeu gagne énormément en accessibilité, sans pour autant être dénaturé.
Un premier allié est simplement matériel, avec le stick analogique de notre joycon qui nous permettra d’effectuer des diagonales très précises et mouvements moins saccadés. L’usage des boutons de direction est également de bonne facture et très précis quand il s’agit de prendre des directions plus classiques (et si vous avez la Pro Controller ou le Split Pad c’est juste parfait !).
Le stick droit étant lui aussi supporté, il sera aisé de viser correctement avec celui-ci quand on voudra prendre le contrôle du tir (optionnel).
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Il faudra parfois passer dans des boyaux très étroits et la précision sera de mise.
Côté “software”, pour nous aider dans notre tâche, nous disposons du mode moderne, qui nous permet donc quelques petits raffinements utiles, comme pouvoir augmenter et diminuer sa vitesse de manière simple, changer à la volée le mode de combat des movers mais également la fonction rewind dont j’ai parlé précédemment !
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Enfin les save states, au nombre de six, disponible y compris en mode classique, permettront de laisser le jeu et le reprendre là où on l’a laissé, ce qui était impossible à l’époque (pas de sauvegarde).
Au final, même pour moi qui ne suis pas très doué pour les shoots, j'ai pu réussir à finir le jeu en mode facile et en activant quelques fois le rewind... quelque fois seulement, promis :'D. Prochain défi, finir en normal sans rewind... mais je garde les saves en fin de niveau... faut pas déconner non plus :p. Autant vous dire que la rejouabilité du titre est plutôt bonne (on désactivera simplement le mode histoire pour les parties suivantes).
50 nuances de Gley
Parlons maintenant plus en détails à la fois des qualités techniques du jeu et les qualités de l’émulation.
Premièrement, les graphismes sont tout simplement sublimes pour du 16 bits, de mon point de vue totalement subjectif. Les niveaux sont variés et travaillés. On découvre à chaque fois une nouvelle palette, un effet de parallaxe différent et bien entendu de nouveaux obstacles, ennemis et modes de progression. On a même droit parfois à de l’action au second plan...
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Ici l’on fera le tour complet d’un vaisseau truffé de pièges.
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Un beau coucher de soleil(s), non ?
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En mode Crystal Mines mais avec des steaks façon bouchère (bio ?) dégradables.
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Le filtre CRT, très réussi, et je me répète, ultra configurable, apporte une certaine profondeur dans les illustrations notamment, mais pas que ! A vous de voir quel écran CRT vous voulez mimiquer !
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L’input lag (temps de réponse) est très faible, imperceptible... on pourrait même dire absent ! C’est primordial dans les shoots et surtout dans ce genre de situations où on va frôler le danger en mouvement à longueur de niveau.
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Aie, ça risque de trancher... Courage !
Mon avis sur Advanced Busterhawk GleyLancer
Fan de shoot em' up, mais hélas pas très bon quand il s'agit de ne pas mourir, j'ai redouté GleyLancer, pour la simple et bonne raison que j'avais peur de ne pas le finir. Heureusement, les développeurs du jeu et Ratalaika Games nous ont choyé avec un titre accessible à tous, grâce à un gameplay extrêmement réactif et des options qui permettront de se monter une difficulté à la carte.
Beau, léger, bien construit, fluide, sans latence... techniquement l'émulation est de très bonne facture, et elle aussi ultra configurable. Les graphismes, très inspirés pour l'époque, font mouche, surtout quand vient le moment des scènes intermédiaires mettant en avant une histoire, certes déjà vue et revue, mais qui a le mérite d'exister et le don de nous captiver, ne serait-ce que par la qualité du dessin et le charisme des personnages.
Enfin parlons du rapport qualité prix, à mes yeux imbattable... 5,99 € pour un tel délice, ce serait un péché de ne pas y succomber.
Verdict :
- Emulation de qualité
- Le jeu en lui même est une pépite
- Graphismes et direction artistique de toute beauté
- Une vraie histoire
- Enfin un filtre CRT que je n'ai pas envie de désactiver
- Nombreuses options et aides
- Les musiques !!!
- Le prix !
- Difficile au début... mais pas insurmontable
- La (non) visibilité/lisibilité des projectiles par moments
Un mode d'accessibilité pour les personnes daltoniennes, ou un mode de contraste fort. Même avec une bonne vue c'est parfois compliqué.
Les shoots em' up de cette époque : R-Type, Thunder Force, Darius Gaiden, ...
Graphismes :
|
9/10 |
Musique et sons :
|
8/10 |
Gameplay :
|
8/10 |
Scénario et histoire :
|
7/10 |
Durée de vie :
|
8/10 |
Rapport qualité / prix :
|
10/10 |
Coup de coeur :
|
10/10 |
Total : |
8.6/10 |
Nous remercions PR Hound et Ratalaika Games qui nous ont fourni une copie de review du jeu
Merci pour votre lecture ! 
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