[Test] Monster Jam Showdown - The show must go on

Milestone / Feld Motorsport / PLAION - Switch / PlayStation 4 / PlayStation 5 / Xbox One / Xbox Series / PC - 7,4 Go - Sous-titres et interfaces en français - Durée de vie minimale : 5h

 

Un monstre peut en cacher un autre

Depuis une bonne vingtaine d'années, la licence Monster Jam a été mise entre les mains d’un bon nombre de studios de développements et d’éditeurs, et a existé sur de nombreuses plateformes différentes, avec un succès souvent très mitigé. 

Je dois avouer que quand j’ai vu qu’un nouveau Monster Jam allait débarquer sur consoles, j’étais légèrement sceptique, car mon expérience récente s’était limitée à “Monster Jam Crush It” sur Switch, que j’avais trouvé catastrophique, mais aussi car les bruits de couloirs sur les deux derniers opus “Steel Titans” étaient plus ou moins élogieux.

Mais, il y a un mais !

Un détail m’a fait tiquer lors de l’annonce. L’association du nom de “Milestone” au projet ! Le studio italien Milestone est, je le pense, suffisamment reconnu pour la qualité, la popularité et la variété des titres qu’il a mis en oeuvre, avec comme exemples les plus récents : Hot Wheels Unleashed 1 & 2, les séries Ride, Monster Energy SuperCross, Moto GP, MX GP ou encore mon chouchou : Gravel !

Que va donner cet opus entre les mains habituellement talentueuses de Milestone ? La série Monster Jam va-t-elle sortir de sa spirale de jeux "moyens" et "sans plus" ? Nous allons voir cela tout de suite ! attachez le harnais car ça va (énormément) secouer !

 

Des monstres au menu

Bon, on ne va pas se mentir, l’expérience Monster Jam c’est avant tout le show, et Milestone l’a parfaitement assimilé. Dès les premiers instants on en prend plein les yeux et plein les oreilles avec une dynamique aux airs de mix entre : Motorstorm Arctic Edge, Hot Wheels Unleashed, et enfin Dirt 2 / Dirt Showdown pour le côté mise en scène, menus spectaculaires en 3D et l’habillage ultra coloré / ultra animé du jeu.

Ouais je sais, je me gare parfois un peu en dehors des clous.

 

De là nous allons pouvoir prendre la mesure de l’immensité du monstre que l’on va piloter, se balader dans les coulisses avec une caméra à la première personne en fonction de la rubrique sélectionnée. C’est très immersif, dynamique et tellement plus “chiadé” qu’un simple menu à tuiles et volets que l’on nous sert en boucle depuis des années.

Dans notre profil, silhouette, bannière, logo, badges et titre sont personnalisables… pour pouvoir frimer dans le classement en ligne (leaderboard mondial) ou en multi. C’est aussi un accès à de nombreuses statistiques détaillées ainsi que les infos sur la progression des défis du jeu.

Le garage nous permet d’exposer nos monster trucks préférés dans des poses plus ou moins rocambolesques.

 

Le menu multijoueur nous place dans un coin plus chill de notre “entrepôt” avec des bornes d’arcade, un simulateur et un coin canapé cozy avec son écran géant. Bref on se croirait vraiment à la maison.

C'est exactement comme ça que j'envisage ma future gaming room.

 

On va faire un tour

Le cœur du jeu c’est le “Showdown tour”, carrière complète et diversifiée que l’on va pouvoir voir progresser via une carte posée sur un des containers meublant les lieux. Cette carte est divisée en trois univers : La vallée de la mort, le Colorado, l’Alaska.

Mourir de chaud ? de froid ? d'une tempête de pluie ? A vous de choisir !

 

Ces trois environnements sont composés chacun de quatre zones dans lesquelles vont se dérouler une multitude d’évènements. Le nombre de points d’intérêts (épreuves) va croître exponentiellement, et venir peupler la zone à mesure que vous courrez et que vous gagnez des points showdown.

Des filtres sont à disposition pour écarter facilement les épreuves terminées, isoler vos préférées, ou cacher celles que vous n'aimez pas trop.

 

En tout, ce sont dix types d’épreuves qui sont disponibles, reflétant parfois les compétitions officielles et événements réels, parfois non, explorant l’intérieur mais aussi l’extérieur des stades :

Face à face

Un peu comme les duels dans Dirt 3 et Showdown, faire un parcours le plus vite possible sans sortir des “balises” représentées par des fumigènes.

Face à face extrême

La même chose mais dans des environnements plus grands, avec des plus grands sauts.

Le stade est plein à craquer, je n'ai pas intérêt à décevoir.

 

Freestyle

Faire un max de points avec toutes sortes de figures. Il y a d’ailleurs un accès permanent à un terrain d’entraînement très pratique pour s’initier aux différentes figures.

Extrême Freestyle

Idem, mais sur un terrain de jeu immense avec des obstacles vraiment énormes.

Best trick

Comme le freestyle mais avec des figures "imposées". Il faut faire le plus de combos spectaculaires afin de rendre le public accro. La jauge de combo ne peut qu'augmenter dans ce mode.

Impossible de se louper avec la méga encyclopédie des stunts, qui vous explique comment réaliser chacun d'eux.

 

Courses sur circuits

Courses contre 8 autres monster trucks, il faut simplement arriver le premier au bout des trois tours.

Courses en huit, "Super 8"

Pareil, mais avec la possibilité de se croiser et couper la route des adversaires, ou se faire couper tout court… Ahhhh Wreckfest style !

Survivant

Être le dernier en piste en conservant au maximum sa jauge, le mieux est donc d’être en tête le plus souvent possible, sous peine de la faire considérablement descendre. (online seulement, arrivera dans une mise à jour)

Horde

Vous êtes le chasseur et devez capturer les autres coureurs en les dépassant durablement. Une fois qu'ils sont suffisament derrière vous, ils deviennent les chasseurs à leur tour. Vous devez terminer en les ayant tous transformé en chasseurs.

Chasse au trésor

Une sorte de “capture the flag” ou de jeu de chat déguisé :) (online seulement)

Allez, zé parti !

 

Ce qui est génial c’est que l’on peut faire la campagne dans l’ordre que l’on veut et privilégier les évènements que l’on préfère, ce qui nous permet de décrocher des améliorations ou même de nouveaux monstres sans avoir à se soucier d’une épreuve en particulier qui serait bloquante. Bien entendu, pour aller le plus loin possible, il vaudra mieux s’y coller et tout tenter !

Allez hop, un petit monster truck de plus dans ma besace ! J'espère qu'il ne mord pas.

 

Première courses

Jusque là, pour moi, Monster Jam était un univers cloisonné à des stades ou bien réservé aux acrobaties. Et comme nous l’avons vu juste avant, ces “limites” n’en sont plus. On se retrouve vraiment dans une extension de l’univers habituel de la licence et une réelle mise en liberté des Monster Truck, avec beaucoup de courses dans de grands espaces qui nous font un peu voyager. On sent vraiment comme une continuité avec ce que proposait Hot Wheels Unleashed et Gravel, mais à une toute autre échelle.

Les environnements sont diversifiés : Le désert aride avec la “Death Valley”, de la glace à perte de vue avec “l’Alaska”, des montagnes et forêts avec “Colorado”, et c’est vrai que l’on aurait aimé plus !

Rah cette boue... Mes pneus tous neufs ne sont plus. Je suis maintenant le colosse aux pneus d'argile.

 

Les stades sont également variés dans leur présentation et leur immensité : stades de baseball en diamant, rectangulaires, ovales, en intérieur, extérieur… il y en a pour tous les goûts !

Le déroulement des course se fait dans des maps aux tracés chaotiques, souvent avec de nombreux embranchements et des zones élargies qui permettent de faciliter les dépassements. Car à cause des roues immenses et des adversaires qui freinent au moindre pousse-pousse, passer devant les autres est parfois une gageure.

Pour ce faire, il y a également moyen de passer au-dessus de leurs têtes grâce aux multiples tremplins naturels, dispersés ça et là. L’occasion au passage de dégommer des cibles placées sous des drones afin de faire monter la jauge de boost.

Un homard qui vole, on aura tout vu !

 

Chaque circuit propose des reliefs prononcés et une identité bien marquée… et chacun contient un nombre incalculable de petits éléments à détruire : panneaux, monticules, blocs de glace, etc. Les éclabousser nous confère toujours plus de boost.

A chaque tour, de nouveaux éléments sont disposés afin de ne pas être à court de boost.

 

D’ailleurs, si l’on gagne, beaucoup de récompenses s’offrent à nous en fin de partie. Encore plus quand on détruit le boss final d’une zone… puisqu’on récupère sa monture ! Pour celà, un face à face particulièrement âpre sera à mener afin de marquer des points en nombre suffisant ET arriver premier !

En parlant de monstres à gagner, la sélection de véhicules à débloquer est tout simplement gigantesque, et extensible là aussi via de futurs DLC payants et gratuits. Si vous êtes fans du genre, vous reconnaîtrez les monster trucks officiels et symboliques qui sont très finement reproduits.

Un petit échantillon de ce que l'on peut piloter assez rapidement.

 

Gameplay

La jouabilité d’un titre est une des composantes qui peut en faire un grand succès ou un échec cuisant. Bonne nouvelle, le gameplay de Monster Jam est à la fois extrêmement intuitif mais aussi très satisfaisant.

Possibilité jusque-là inexplorée pour moi, pouvoir agir sur la direction de l’essieu arrière. Ce concept de direction avant et arrière à la Inertial Drift est assez fun et offre beaucoup de possibilités en course mais surtout dans les figures que l’on voudrait réaliser. Cela peut se commander en full manuel, partiellement (si on ne fait rien, le jeu le manoeuvre pour nous) ou enfin complètement assisté et là il n’y a rien à faire pour profiter d’un angle de braquage dément ^^.

En parlant de paramétrage, les options d’accessibilité et de gameplay sont très complètes et permettent de se forger gameplay avec une difficulté à la carte et très arcade, couplée à un bon moteur physique.

Plusieurs interfaces permettent d'ajuster à peu près tout ce qui peut l'être. Un aide vous gêne ? Désactivez là ! La prise en main des dérapages est trop dure ? Activez l'assistance dédiée !

 

On en a parlé, la jauge de boost est un sacré plus, surtout pour rattraper son retard ou creuser l’écart ! C’est d’autant plus utile avant une rampe pour s’élever parfois très haut. L’avantage est que l’on va pouvoir effectuer des mouvements en l’air (rotation, saltos, changement de direction, etc) en enfreignant légèrement les lois de la physique… mais c’est vraiment fun et il est bien plus facile de rattraper un saut manqué.

Même s’il y a une sorte de playground pour s'entraîner, il n’est pas toujours évident de contrôler un monster truck avec autant d’aisance que les vrais pilotes. Pour cela, le jeu permet néanmoins de manière totalement transparente d’effectuer des tricks et figures avec aisance grâce à l’assistance au maintien, avec un mouvement de caisse compensé, permettant de faire de longs wheeling ou un deux roues sans partir en tonneau ou à la renverse.

Le fun est là, que ce soit seul face à notre jauge de combo ou dans des courses endiablées où l’IA ne se laisse pas faire !

Je m'entraîne entre deux courses et concours de freestyle !

 

Réalisation et immersion

Pour se propulser, Monster Jam Showdown utilise Unreal Engine 5, qui de mon point de vue est parfaitement maîtrisé par Milestone, surtout sur cette bonne vieille Switch, en passe de fêter ses 8 ans.

La fluidité a été privilégiée sur les textures et détails comparé aux versions console de salon mais le jeu s’en sort très bien autant en portable que sur grand écran, y compris quand on joue à deux en écran partagé. La distance d’affichage est d’ailleurs excellente puisqu’on ne décèle aucun clipping alors que les univers sont monumentaux de profondeur.

Le brouillard volumétrique est également maîtrisé, donnant consistance à l'air poussiéreux des lieux. Les tempêtes sont d'ailleurs bluffantes.

 

Tout est fait pour donner le vertige, avec un grand réalisme, des décors foisonnants, détaillés, immenses, des traces sur la piste plus que bluffantes… On a une très belle gestion de la météo avec de la pluie convaincante, des gerbes d’eau quand on passe dans les flaques, la pluie/neige qui altère la visibilité comme si notre écran était une caméra embarquée, de beaux éclairages réalistes, y compris la glace qui a l’air plus vraie que nature.

C'est vraiment beau. tout simplement.

 

Les stades sont pleins à craquer de public en délire, on a également droit à beaucoup d’effets de lumières et pyrotechniques ainsi que de jolis reflets sans toutefois tomber dans l’exubérance.

Les monster trucks sont parfaitement modélisés, de manière ultra détaillée, y compris dans leur mécanique, leur châssis et l’animation des mouvements de caisse. Ils subissent des dégâts visuels, en tout cas principalement au niveau des coques en plastique, mais cela ne change pas vraiment le gameplay, comme ça le ferait dans Wreckfest par exemple. On ne peut pas perdre d’essieu ou de roue comme c’est le cas régulièrement en vrai. S’il y a énormément de monster trucks avec des apparences très variées et inspirées des réels, il faut aussi compter sur un nombre gargantuesque de livrées à gagner et choisir.

Mes textures sont parfois floues, surtout en portavle. Il est vrai qu'il y a quelques inégalités à ce niveau.

 

Du côté des oreilles, on a une belle ambiance sonore, riche, soutenue par le commentateur délirant, les moteurs V8 rugissants, et toute la panoplie d’effets sonores de qualité (on en reconnaît certains proches de ceux d’Hot Wheels Unleashed). Les musiques mi rock mi electro sont également dans une thématique similaire et entrainantes. Dans les menus comme dans le jeu, on ressent vraiment les sons et les musiques à 360°.

Ce dénivelé !

 

Milestone nous offre également un outil dont il a le secret, avec un mode photo très complet qui permet de régler tout ce qui pourrait l’être, appliquer des effets, jouer sur l’éclairage, l’ouverture, la profondeur de champs, avec une liberté de déplacement très correcte. Le rendu du mode photo donne très bien (et cela doit être encore plus beau sur consoles de salon).

Les plus créatifs seront à la fête avec ce mode photo !

 

D’ailleurs puisqu’on parle de caméras, les quatres habituelles sont présentes : capot, pare choc, chasse et chasse éloignée. Toutes sont pratiques et jouables. Un mode replay est également de la partie et ajoute la caméra "TV" indépendante du véhicule !

 

Quand il y en a pour 1…

Autre fonctionnalité incontournable d’un jeu de course qui se respecte, le multi !

Il est possible de faire des parties de jusqu’à 8 en ligne (avec l’avantage du cross play entre consoles PlayStation, Xbox et PC… à l’exception de la Switch, sic). En ce qui concerne le jeu familial, il est possible de s’affronter à 2 en local sur le même écran (avec des IA pour accompagner).

Cela fonctionne très bien, on garde pas mal de détails et le fun du jeu reste intact.

 

Du côté de l’accessibilité, si le jeu se plie en quatre pour que tous puissent en profiter, chaque personne est unique et mettra plus ou moins de temps à prendre en main les monstres.

Au premier démarrage du jeu, vous pouvez présélectionner une difficulté en fonction de vos aptitudes (modifiable ensuite)

 

A titre d’exemple, ma fille de 7 ans, qui est habituée à des jeux arcades comme Mario Kart, a commencé à très bien gérer les monster trucks après un petit temps d’adaptation. Elle arrive à négocier de bon virages en glisse, se fraye un chemin entre les adversaires (ce qui n’est pas une mince affaire), utilise le boost et gère les mouvements de base dans les airs… Donc à priori ça devrait bien se passer pour vous !

Le seul point où c’est un peu galère au début mais pas du tout pénalisant ou frustrant, c’est que l’on a tendance à oublier la légère inertie des bestiaux, qui pèsent trèèès lourd et peinent parfois à prendre leur élan sans boost !

 

Monster Conclusion

Monster Jam Showdown est à mes yeux une très bonne surprise, qui pourrait, comme tant d’autres licences, sortir la tête de l’eau grâce au travail d’orfèvre de Milestone, qui s’apparente aujourd'hui, par sa qualité et ses optimisations, aux studios comme Codemasters ou Criterion de la “belle” époque.

Nous sommes face à un titre complet, diversifié autant que la thématique le permet, réalisé avec brio, et surtout fun à prendre en main.

C’est un plaisir de naviguer dans les divers environnements mis à disposition, découvrir plusieurs dizaines de modèles de véhicules, s'adonner à une belle sélection d’épreuves, et pouvoir jouer en multi/coop que ce soit en ligne ou sur le même écran !

Un gameplay et une difficulté qui s’adapteront à une vaste fourchette de joueurs finissent de me convaincre qu’il y a là un titre à ne pas manquer, qui viendra terminer le trio des jeux de course de l’été, aux côtés d’ Hot Lap Racing et Super Woden GP 2.

 

Verdict :

 

Fiche technique :

• Genres : Sports mécaniques, course, twin stick racer
• Développeur : Milestone
• Editeur : PLAION
• Moteur : Unreal Engine 5
• Français : menus, sous-titres
• Plateformes : Nintendo Switch, PlayStation 4 et 5, Xbox One et Series, PC
• Testé sur : Nintendo Switch
• Prix : 49,99 €
• Version : 1.0
• Taille : 7,4 Go
• Date de sortie : 29 août 2024
• Magasins : Switch, Xbox, PS4, PS5, PC

 

Nous remercions PLAION qui nous a fourni une copie de review du jeu

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